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Grève des travailleurs du secteur public au Québec
« Les gens sont vraiment en colère », a déclaré François Enault, premier vice-président de la Confédération des syndicats nationaux à propos de la grève des travailleurs du secteur public prévue lundi à travers le Québec. Brittany Henriques rapporte.
Les syndicats des travailleurs considèrent que c’est une première du genre. Environ 420 000 employés du secteur public – enseignants, personnel scolaire et travailleurs de la santé et des services sociaux – feront grève lundi. Les travailleurs sont issus de quatre syndicats du « front commun » – CSN, CSQ, FTQ et APTS – de la province.
« C’est la première fois au Québec que nous avons 420 000 personnes dans les services publics en grève ensemble », a déclaré Éric Gringas, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). François Enault, premier vice-président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), déclare que les travailleurs du secteur public sont frustrés.
« Il y a deux ans, M. (François) Legault nous appelait des anges, et maintenant, deux ans après, ils nous oublient, ils ne veulent pas nous faire une bonne offre. Toutes les personnes dans le secteur public en ce moment sont vraiment en colère. Elles en ont marre », explique-t-il.
Les fédérations syndicales ont rejeté une nouvelle offre de contrat du gouvernement québécois la semaine dernière, estimant qu’elle était insuffisante.
« Ce que nous demandons est légitime. C’est donc la principale chose en ce moment », déclare Gingras. « Après avoir vu ce qui se passe dans les écoles ces dernières années, ce qui se passe dans le système de santé ces dernières années, les gens disent que nous avons besoin de plus d’infirmières, nous avons besoin de plus d’enseignants. Comment pouvons-nous les attirer ? En ayant de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires.
« C’est la première fois en plus de 50 ans que le front commun est uni de cette manière. Mais après ce qu’ils nous ont montré il y a une semaine, nous sommes sûrs que nous allons faire grève à nouveau. Nous allons y réfléchir ce week-end, nous allons voir ce qui se passe dans les prochains jours. Mais nous devrons peut-être entamer une série de grèves, nous verrons comment ça se passera à partir de là », ajoute-t-il.
Actions à prévoir
Les cours commenceront tard au Québec lundi, les enseignants et le personnel scolaire seront en grève de minuit à 10h30. Les écoles des trois principaux conseils scolaires anglophones de Montréal commenceront autour de 11h. « Pour montrer notre bonne volonté, c’est une petite grève dans les écoles », explique Gingras. « Ce ne sera que jusqu’à 10h30. Nous voulons… que les enfants aillent à l’école. Nous voulons montrer notre bonne volonté, mais en même temps, nous voulons montrer que nous sommes sérieux. »
Après avoir rejeté les offres précédentes du gouvernement, les travailleurs du front commun ont voté à 95% en faveur de mesures de grève à la mi-octobre, allant de grèves tournantes à une grève à grande échelle.
Plus d’actions de grève
Des centaines de chauffeurs d’autobus scolaires de Montréal sont en grève illimitée.
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a publié un communiqué de presse la semaine dernière indiquant que le gouvernement propose des augmentations salariales de 10,3% sur cinq ans, ainsi que d’autres mesures, notamment un paiement unique de 1 000 $ à chaque travailleur la première année du contrat.
L’offre comprend également des augmentations supplémentaires pour les infirmières travaillant la nuit, le soir et le week-end, par exemple, ainsi que pour les aides-enseignants dans les écoles secondaires. La province affirme que ces augmentations – ainsi que le paiement de 1 000 $ – portent la valeur réelle de l’offre à 14,8 %.
Les travailleurs qui gagnent moins de 52 000 $ par an recevraient également une augmentation supplémentaire d’un pour cent, a déclaré le gouvernement.
Mais les syndicats affirment que le chiffre de 14,8 % est trompeur et que l’augmentation salariale de 10,3% – contre 9% dans l’offre précédente – est celle que la plupart des travailleurs verront réellement sur leurs chèques de paie.
« L’année dernière, lorsque nous parlons du coût de la vie, nous parlons d’environ 11,5 % », déclare Enault. « Donc, juste pour deux ans, l’augmentation qu’ils nous donnent n’est pas suffisante pour couvrir cette partie de l’inflation sur les deux dernières années. C’est pourquoi les gens sont vraiment en colère. C’est une blague cette offre que nous recevons en ce moment. »
Environ 65 000 enseignants québécois envisagent de lancer une grève générale illimitée le 23 novembre. Les dirigeants syndicaux de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) ont déclaré que le gouvernement a environ trois semaines pour négocier avec eux et éviter de paralyser une partie du système scolaire.
La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, thérapeutes respiratoires et perfusionnistes cliniques, fera grève les 8 et 9 novembre.
FAQs
Quelle est la raison de la grève des travailleurs du secteur public ?
Les travailleurs du secteur public font grève pour protester contre une offre de contrat jugée insuffisante par les syndicats. Ils demandent de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires.
Combien de temps durera la grève ?
Les travailleurs du secteur public prévoient une série de grèves, dont la durée dépendra de l’évolution des négociations avec le gouvernement.
Comment cela affectera-t-il les écoles au Québec ?
Les cours commenceront tard, avec une grève du personnel enseignant et scolaire de minuit à 10h30. Les écoles anglophones principales de Montréal commenceront autour de 11h.
Sources: Journal Le Soir