Pékin renforce sa mainmise sur l’industrie des semi-conducteurs et intensifie sa volonté de se débarrasser des acteurs occidentaux, en particulier les Américains Intel et AMD, fournisseurs clés des entreprises chinoises. La Chine annonce qu’elle compte exclure ces entreprises de ses réseaux d’ici 2027.
Après avoir ciblé les entreprises publiques et les agences gouvernementales, la Chine poursuit sa démarche visant à bannir les composants étrangers de ses infrastructures informatiques. Le Wall Street Journal rapporte que le pays pousse ses principaux opérateurs télécoms tels que China Mobile, China Unicom et China Telecom à mettre fin à leurs achats de puces conçues par des acteurs étrangers.
À la fin du mois de décembre, le ministère chinois de l’Industrie et des Technologies de l’information (Miit) avait déjà édicté des règles interdisant l’utilisation de processeurs américains dans les serveurs et ordinateurs du secteur public. Ces mesures semblent être une réponse aux sanctions imposées à l’industrie technologique chinoise ces dernières années, par les États-Unis. Washington a restreint l’accès de Pékin aux puces de pointe, notamment celles utilisées pour l’intelligence artificielle, et a exclu les géants chinois Huawei et ZTE de ses infrastructures de télécommunications.
Cette offensive de Pékin soulève des inquiétudes quant à l’indépendance technologique de la Chine et à son souhait de contrôler l’ensemble de sa chaîne d’approvisionnement en semi-conducteurs. Les entreprises occidentales se voient ainsi évincées d’un marché prometteur et en pleine croissance. Les entreprises chinoises cherchent à développer leur propre expertise en matière de semi-conducteurs et à réduire leur dépendance vis-à-vis des technologies importées.
L’objectif affiché par la Chine est de parvenir à l’autosuffisance dans le domaine des semi-conducteurs et de concurrencer les géants mondiaux tels qu’Intel et AMD. Le pays investit massivement dans la recherche et le développement de technologies de pointe afin de combler son retard et de devenir un acteur majeur sur la scène mondiale de la microélectronique.
Cette stratégie agressive de la Chine inquiète les acteurs occidentaux et soulève des questions quant à l’avenir de la coopération technologique entre la Chine et le reste du monde. Les tensions commerciales et les rivalités géopolitiques semblent désormais se refléter dans le domaine de la technologie, mettant en péril les relations internationales et la libre circulation des connaissances et des innovations.
Il reste à voir comment les entreprises occidentales réagiront à cette offensive chinoise et comment les gouvernements du monde entier répondront à ces nouvelles dynamiques dans le secteur des semi-conducteurs. Le paysage technologique mondial est en pleine transformation et l’issue de cette bataille pour le contrôle de l’industrie des semi-conducteurs reste incertaine. Les enjeux sont colossaux et les acteurs devront s’adapter à un nouveau paradigme dans lequel la Chine semble vouloir jouer un rôle prépondérant.