Biogaran représente 32% des médicaments génériques produits en France. C’est un géant de l’industrie pharmaceutique français qui est actuellement au cœur d’une polémique concernant sa possible vente à un groupe étranger, plus précisément indien. Cette potentielle acquisition a suscité de vives inquiétudes chez les membres du parti Les Républicains, qui ont récemment adressé une lettre à l’Élysée pour alerter le président Emmanuel Macron sur les dangers que cela pourrait représenter pour la souveraineté industrielle de la France.
Cinq jours après que des rumeurs ont émergé sur la vente de la filiale de Servier à un groupe indien, le député de l’Isère Yannick Neuder et le président des Républicains Éric Ciotti ont décidé d’agir. Ils ont exprimé leurs préoccupations dans une lettre adressée directement au chef de l’État, avec une copie envoyée au ministre délégué à l’Industrie, Roland Lescure. Les membres du parti de droite mettent en garde contre les risques de délocalisation de la production nationale et de perte de souveraineté sanitaire en cas de vente à un acteur étranger.
Dans cette missive détaillée, les parlementaires de droite soulignent l’importance stratégique de Biogaran, qui détient une part significative du marché des médicaments génériques en France. Ils défendent également la candidature du seul repreneur français potentiel, Benta-Lyon, et appellent le gouvernement à s’opposer à toute cession de l’entreprise à une entité non européenne. Les Républicains font référence au code monétaire et financier pour appuyer leur argument selon lequel la protection de la santé publique nécessite une autorisation préalable du gouvernement pour les investissements étrangers dans ce domaine.
Les députés Neuder et Ciotti rappellent au président Macron ses engagements en matière de souveraineté sanitaire pris en juin 2023. Ils soulignent la nécessité d’une prise de conscience de l’État face aux risques liés à la dépendance étrangère en matière de produits pharmaceutiques. Les parlementaires insistent sur l’importance de relocaliser la production pharmaceutique en France, surtout après les pénuries observées pendant la crise sanitaire de la Covid-19.
Les membres des Républicains soulignent les défis auxquels est confrontée l’industrie pharmaceutique française et appellent à une nouvelle approche en matière de planification stratégique pour libérer les entreprises du poids des normes et des contraintes liées aux prix. Pour eux, la vente de Biogaran met en péril un secteur industriel stratégique pour l’économie française et la maîtrise des dépenses publiques.
Les réactions à cette possible vente sont multiples. Des personnalités politiques de différents horizons se sont exprimées sur le sujet, exprimant leur préoccupation quant à la souveraineté industrielle de la France. Certains demandent au gouvernement de s’opposer à la vente, tandis que d’autres appellent à une réflexion plus large sur la souveraineté pharmaceutique européenne.
En réponse à ces inquiétudes, le gouvernement assure être vigilant. Roland Lescure, le ministre de l’Industrie, affirme que l’État examinera attentivement le dossier et n’hésitera pas à utiliser les outils à sa disposition pour protéger l’industrie pharmaceutique française. Il a déjà exprimé son opposition à la vente de Biogaran au laboratoire Servier, renforçant ainsi l’idée que cette acquisition pourrait être bloquée.
En conclusion, la possible vente de Biogaran à un groupe étranger soulève de nombreuses interrogations concernant la souveraineté industrielle et sanitaire de la France. Les Républicains et d’autres acteurs politiques insistent sur l’importance de préserver cette entreprise et d’adopter une approche stratégique pour garantir l’indépendance du secteur pharmaceutique national. Le gouvernement se montre attentif à ces préoccupations et assure prendre les mesures nécessaires pour protéger cet héritage industriel français.