Dans la tourmente causée par la crise sanitaire mondiale, une autre tempête a éclaté au sein des couloirs de Sciences Po à Paris. Une poignée de militants, se revendiquant des Insoumis, a décidé de bloquer l’accès à l’université pour protester contre une série de réformes jugées inacceptables. Mais ce qui a le plus choqué n’est pas tant le blocage en lui-même, mais la réaction de l’administration et des défenseurs autoproclamés des « valeurs de la République ».
En effet, au lieu de défendre fermement le principe de liberté académique et de refuser toute forme de chantage, les autorités ont cédé aux revendications des bloqueurs, donnant ainsi le sentiment d’une faiblesse inquiétante. Les Insoumis, quant à eux, ont clairement affiché leur démarche politique, utilisant la situation pour faire avancer leur agenda et mettre en lumière leurs combats.
Ce spectacle désolant rappelle étrangement une autre controverse passée, lorsque la ministre de l’Enseignement supérieur avait soulevé le débat sur l’islamo-gauchisme à l’université. À l’époque, les réactions avaient été vives, dénonçant des dérives « extrémistes » et mettant en garde contre les populismes. Aujourd’hui, face à l’instrumentalisation politique flagrante des Insoumis, il semble que la même lâcheté domine chez les tenants des « valeurs de la République », tétanisés à l’idée d’être pris pour cible par le « camp du bien ».
La stratégie de Mélenchon et de ses partisans est claire : profiter de chaque opportunité pour faire avancer leur cause, même au détriment de la démocratie et des libertés fondamentales. Dans cette campagne européenne, la liste de Manon Aubry est en difficulté face à celle de Raphaël Glucksmann, mais cela n’empêche pas les Insoumis de chercher à influencer le débat public par des actions spectaculaires et contestées.
Il est temps de se demander si la démocratie française est prête à affronter ces nouveaux défis, où l’instrumentalisation de la contestation et la peur de l’opprobre peuvent peser plus lourd que les principes démocratiques et l’Etat de droit. La situation à Sciences Po est un signal d’alarme, rappelant à tous que la défense des libertés et des valeurs républicaines ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de la complaisance et de la peur.