Le président du Conseil d’orientation des retraites (COR), Pierre-Louis Bras, va quitter ses fonctions après neuf ans à sa tête. Son départ n’est toutefois pas une sanction, selon l’entourage de la première ministre. Accusé de relativiser l’ampleur des déficits à venir lors du débat sur la réforme des retraites, Pierre-Louis Bras a été critiqué par l’exécutif.
Plusieurs syndicats ont réagi à cette annonce. Pour Michel Beaugas de FO, le président du COR a été sanctionné pour ses interventions et commentaires lors de la réforme des retraites. Denis Gravouil de la CGT voit dans ce départ un «scandale démocratique» équivalent au recours à l’article 49.3. Selon eux, le gouvernement cherche à faire taire toutes les voix discordantes.
La CFDT et l’Unsa, quant à eux, saluent le travail accompli par Pierre-Louis Bras. Ils reconnaissent le rôle pédagogique du COR dans le débat sur la réforme des retraites. L’Unsa souligne l’importance de maintenir l’autonomie et l’indépendance du COR, en tant qu’instance incontournable.
Inspecteur général des affaires sociales, Pierre-Louis Bras avait été nommé à la présidence du COR en 2015. Diplômé de HEC et ancien élève de l’ENA, il avait succédé à Raphaël Hadas-Lebel. Ce haut fonctionnaire avait également travaillé au sein du cabinet de Martine Aubry dans les années 1990, lorsqu’elle était ministre de l’Emploi et de la Santé.
Le départ de Pierre-Louis Bras marque la fin d’une ère pour le COR. Son successeur devra faire face à de nombreux défis, notamment dans un contexte marqué par les bouleversements sociaux et économiques liés à la crise sanitaire. Il sera crucial de maintenir le rôle de l’instance en tant qu’acteur indépendant et impartial dans les débats sur les retraites.
En fin de compte, le départ de Pierre-Louis Bras du COR ouvre une nouvelle page pour l’instance et soulève des interrogations quant à son avenir et à son rôle dans le paysage de la protection sociale en France. Les prochains mois seront décisifs pour déterminer la direction que prendra le Conseil d’orientation des retraites et les enjeux auxquels il fera face.