La fièvre de Lassa, dont l’institut Pasteur estime qu’elle infecte de 100 000 à 300 000 personnes par an et provoque entre 5 000 et 6 000 décès, soulève des inquiétudes alors qu’un cas a été signalé en Île-de-France. C’est un militaire qui a été hospitalisé après son retour de l’étranger, mais le ministère de la Santé se veut rassurant en précisant que son état de santé ne suscite pas d’inquiétude. Toutefois, une enquête est en cours pour identifier les personnes qui ont pu être en contact à risque avec le patient.
Car la fièvre de Lassa, semblable à Ebola en raison de ses symptômes hémorragiques, est contagieuse. Originaire de la ville de Lassa, au Nigeria, ce virus se transmet soit de l’animal à l’homme, par le biais d’aliments ou de produits ménagers contaminés par les excréments ou les urines d’un rongeur appelé Mastomys, soit de personne à personne, par contact avec les sécrétions d’une personne infectée.
Le délai d’incubation de la fièvre de Lassa varie de 2 à 21 jours, et l’infection peut se manifester de manière asymptomatique dans 80% des cas. Les symptômes peuvent toutefois être très violents chez les 20% restants, avec vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, et asthénie. Ces symptômes peuvent être suivis d’œdème, de signes hémorragiques, d’épanchements péricardiques et pleuraux, voire d’encéphalites.
Si la pathologie présente un taux de létalité de 1% selon l’OMS, il atteint 15% pour les cas les plus graves. Les patients décèdent souvent dans un contexte de défaillances rénale et hépatique, la maladie se révélant particulièrement dangereuse pour les femmes enceintes et leurs fœtus.
Quant aux survivants de la fièvre de Lassa, ils peuvent présenter des séquelles telles qu’une grande fatigue, des malaises persistants, des vertiges, voire des complications graves comme la surdité bilatérale, temporaire ou permanente, ou même la myocardite.
A ce jour, aucun vaccin n’est disponible contre la fièvre de Lassa, et seule la ribavirine peut s’avérer efficace si elle est administrée précocement après l’infection. Cependant, les signes cliniques de la maladie pouvant être confondus avec ceux d’autres pathologies courantes en Afrique, comme le paludisme ou la dysenterie, le diagnostic de la fièvre de Lassa est souvent tardif, retardant ainsi la mise en place du traitement.
En somme, la détection d’un cas de fièvre de Lassa en France doit inciter à la vigilance et à la prévention, en particulier pour les personnes ayant été en contact avec le patient infecté. La rapidité de la réaction et la mise en œuvre des mesures appropriées sont essentielles pour limiter la propagation de cette maladie redoutable.