Le gouvernement français avance à grands pas dans la réforme des retraites. En effet, ce samedi, les deux premiers décrets d’application de la loi de financement rectificative de la Sécurité sociale pour 2023 ont été publiés au Journal officiel. Ces décrets font partie d’une liste de 31 textes attendus avant le 1er septembre et détaillent les modalités d’application des articles 10, 11 et 17 de la loi, notamment ceux concernant l’augmentation progressive de l’âge d’ouverture des droits à la retraite et l’accélération du rythme de montée en charge de la durée d’assurance requise pour le taux plein.
Ces mesures, qui font partie de la réforme des retraites, sont jugées sensibles par le gouvernement. En effet, elles impliquent une augmentation de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, ainsi qu’une accélération du rythme de montée en charge de la durée d’assurance requise pour le taux plein. De plus, elles concernent également les départs anticipés, notamment pour les carrières longues et au titre du handicap. Cette réforme suscite de vives réactions et la proposition de loi du groupe parlementaire Liot visant à abroger le recul de l’âge de départ à la retraite sera examinée à l’Assemblée nationale le 8 juin prochain.
La publication de ces décrets intervient à un moment clé, alors que les syndicats se mobilisent pour défendre les droits des travailleurs. En effet, mardi prochain est prévue la 14ème journée de mobilisation à l’appel de l’intersyndicale. Sophie Binet, de la CGT, a rappelé ce week-end dans le JDD que « rien n’est écrit d’avance » et que l’issue des prochaines mobilisations dépendra du niveau de participation et du vote prévu le 8 juin. Les syndicats redoutent que les amendements de la proposition de loi Liot, qui visent à annuler le recul de l’âge légal de départ à la retraite, soient rejetés en vertu de l’article 40 de la Constitution, ce qui serait selon eux « un pur scandale démocratique ».
Malgré l’avancée rapide du gouvernement dans la mise en œuvre de la réforme des retraites, les syndicats restent déterminés à défendre les droits des travailleurs et à s’opposer à ces mesures jugées injustes. Il reste à voir quelle sera l’issue des prochaines mobilisations et si la proposition de loi du groupe Liot parviendra à remettre en question les décrets d’application de la réforme. Une chose est sûre, le débat promet d’être intense à l’Assemblée nationale le 8 juin prochain.