Sous le nom de leur groupe, The Woohoo, Philippe Chappuis et son épouse Valérie Martinez, mieux connus sous le nom de Zep, ont trouvé un moyen de concilier leur passion pour la musique avec la bande dessinée. Alors que Zep est principalement connu pour avoir créé le célèbre personnage de Titeuf il y a plus de 30 ans, il explore maintenant un tout autre domaine artistique à travers son album pop-folk Automatic Songs.
L’amour de Zep pour la musique remonte à sa jeunesse, lorsqu’il était un grand fan du groupe de rock britannique Led Zeppelin et qu’il a ensuite décidé d’adopter le pseudonyme de Zep. Sa carrière artistique l’a souvent mené à collaborer avec des musiciens, que ce soit en dessinant pour des festivals ou en créant des pochettes d’album pour des artistes renommés tels que Jean-Jacques Goldman et Renaud. Dans son vaste atelier situé à Genève, Zep partage l’espace entre ses crayons et ses nombreuses guitares, témoignant de son engagement indéfectible envers ces deux formes d’expression artistique.
Le dessinateur suisse de 56 ans a toujours trouvé un équilibre entre le dessin et la musique, au fil des années. Avec The Woohoo, le groupe qu’il a formé avec Valérie Martinez, Zep a la chance de vivre pleinement sa passion pour la musique, qui est devenue progressivement plus qu’un simple passe-temps pour lui. Son dernier projet musical, Automatic Songs, marque une nouvelle étape dans sa carrière, offrant une perspective plus intimiste et poétique de son talent.
«Je côtoie le côté musical parce que je le dessine depuis très longtemps aussi. C’était l’occasion de, tout à coup, passer de l’autre côté», observe Zep, décrivant son cheminement artistique qui l’a mené à explorer la pop folk anglo-saxonne à travers ses compositions en anglais. Loin de ses précédentes incursions dans le rock et les chansons humoristiques, Zep se réinvente à travers ce nouvel album, démontrant sa capacité à passer du juvénile à l’onirique grâce à sa musique.
Bien que son personnage de Titeuf reste ancré dans l’imaginaire collectif, Zep trouve dans la musique une nouvelle forme d’expression artistique, lui permettant d’explorer des thèmes plus profonds et poétiques. «Je veux aller dans quelque chose de plus onirique ou de plus poétique. J’ai pas envie de faire du Titeuf en chanson», confie-t-il, soulignant l’importance pour lui de se renouveler artistiquement.
En plus de son travail musical, Zep continue d’utiliser son art pour aborder des sujets socialement importants, comme la guerre, le harcèlement et l’ultraviolence chez les jeunes. Pour lui, l’humour reste un outil puissant pour transmettre des messages et apaiser les tensions, notamment face aux mouvements réactionnaires actuels. Son engagement artistique dépasse les frontières de la bande dessinée et de la musique, reflétant sa vision globale de l’art en tant qu’outil de réflexion et de dialogue.