En dépit de ces chiffres impressionnants, le quatrième rapport du comité scientifique sur l’évaluation du plan d’investissement dans les compétences révèle des lacunes importantes dans la mise en œuvre de ce programme. Malgré les 15 milliards d’euros investis, les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des attentes.
En effet, si le nombre de personnes formées a doublé en quatre ans, cela ne signifie pas nécessairement que ces formations sont adaptées aux besoins du marché du travail. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer le manque de pertinence de certaines formations proposées, qui ne correspondent pas toujours aux besoins des entreprises.
Par ailleurs, certains secteurs peinent à recruter malgré la mise en place de ces programmes de formation. C’est notamment le cas de l’industrie et du numérique, qui manquent cruellement de main-d’œuvre qualifiée. Les fonds alloués au PIC pourraient donc être réorientés vers ces secteurs en tension afin de maximiser leur impact sur l’emploi.
De plus, la question de l’accompagnement des demandeurs d’emploi après leur formation reste cruciale. Il ne suffit pas de former les chômeurs, il faut également les accompagner dans leur recherche d’emploi pour maximiser leurs chances de réinsertion professionnelle. Or, les moyens alloués à cet accompagnement restent insuffisants, laissant de nombreux candidats sur le bord de la route.
Enfin, la question de l’articulation entre le PIC et les autres dispositifs d’insertion professionnelle reste posée. Comment s’assurer que les formations proposées dans le cadre du plan d’investissement dans les compétences s’articulent de manière cohérente avec les autres dispositifs existants, tels que le service public de l’emploi ou les formations financées par les branches professionnelles ?
En somme, si le PIC a permis à un nombre croissant de demandeurs d’emploi de se former, il reste encore beaucoup à faire pour que ces formations débouchent réellement sur des emplois durables. Il est nécessaire de revoir en profondeur la manière dont ces fonds sont alloués et de s’assurer que les formations proposées répondent aux besoins réels du marché du travail. Seule une approche plus qualitative permettra de maximiser l’impact de ces investissements massifs dans la formation.