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Le tourisme, un secteur qui divise les voyageurs en deux camps bien distincts. D’un côté, ceux qui planifient leurs vacances avec minutie, réservant des mois à l’avance, et de l’autre, ceux qui préfèrent l’aventure et l’imprévu en partant à la dernière minute. Gil, développeur informatique de 40 ans, fait partie de cette deuxième catégorie de voyageurs. Alors que ses collègues évoquent déjà leurs projets de voyage pour l’été, lui préfère attendre et décider au dernier moment. « Comment faites-vous pour tout caler autant à l’avance ? », leur lance-t-il à chaque fois. Avec deux enfants, Gil prévoit de prendre des jours en mai, mais pour la destination, il préfère attendre et se décider plus tard. Son dernier voyage en Côte d’Ivoire, il l’a réservé si tard qu’il a dû payer en plusieurs fois, mais pour lui, cela en valait la peine.
Pour Marion, directrice de radio pour une ONG à Erbil en Irak, l’aventure et l’imprévu sont également au cœur de son mode de fonctionnement. Avec son conjoint, ils envisagent de partir en Turquie dans deux jours, sans avoir rien réservé. Pour elle, la planification minutieuse des voyages et les réservations à l’avance sont synonymes d’angoisse. « Je préfère me laisser porter par la vague », confie-t-elle. Son conjoint, Bayram, professeur d’anglais de 41 ans, partage cet état d’esprit et préfère la spontanéité des décisions de voyage.
Pour ces voyageurs, les invitations pour des weekends en bande ou des événements à l’avance représentent un véritable cauchemar. Marion se décide souvent trop tard, au risque de louper des occasions de voyage avec ses amis. Malgré les contraintes et les risques de ne pas pouvoir partir, ni Marion ni Gil ne semblent prêts à changer leur façon de faire. Ils estiment que la spontanéité leur permet de rester ouverts aux opportunités et surprises de la vie, sans se figer dans des plans trop stricts. « Je ne sais pas si je ne vais pas avoir d’autres envies ou propositions entre-temps, donc j’attends », précise Gil.
Selon la conférencière spécialiste de la psychologie humaniste, Florence Servan Schreiber, ce rapport à l’organisation est une question de mode de fonctionnement profondément ancré chez certains individus. Pour certaines personnes, prendre une décision peut engendrer du doute et des scénarios multiples, les empêchant d’agir.
Le psychanalyste Pascal Anger voit dans cette façon de vivre une manière de rester ancré dans le présent et de cultiver la spontanéité. Pour Marion, cette approche est également liée à son héritage familial, marqué par le goût de l’aventure et de l’imprévu.
Pourtant, cette absence de planification n’est pas dénuée de conséquences. Eva, cheffe de projet éditorial, en a fait l’expérience lors d’un voyage en Islande où une tempête a chamboulé tous ses plans malgré une réservation effectuée trois mois à l’avance. Depuis, elle préfère ne rien planifier à l’avance et conseille aux autres voyageurs de faire de même.
Cette dichotomie entre planification minutieuse et spontanéité dans le domaine du voyage soulève des questions profondes sur la manière dont nous appréhendons l’avenir, l’incertain et l’imprévu. Chacun possède sa propre philosophie en la matière, mais une chose est sûre : le voyage, quel que soit le mode de préparation, reste une aventure unique et enrichissante pour tous.
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