Le célèbre musée madrilène Reina Sofia a récemment été au cœur d’une polémique concernant un cycle d’activités en soutien aux Palestiniens. En effet, l’annonce du nom de ce cycle, intitulé « Du fleuve à la mer », a provoqué une vague de critiques de la part de l’ambassade d’Israël et de la communauté juive en Espagne, qui y ont vu une incitation à l’élimination de l’État d’Israël.
Face à la pression et aux protestations de ces derniers, le musée Reina Sofia a décidé de faire machine arrière et de renommer ce cycle d’activités. Désormais, il s’intitulera « Rencontres de pensée critique. Solidarité internationale avec la Palestine ». Cette décision a été prise afin de ne froisser aucune communauté et d’éviter toute polémique supplémentaire.
Le choix du nom initial, « Du fleuve à la mer », faisait référence aux frontières de la Palestine sous mandat britannique, s’étendant du fleuve Jourdain à la mer Méditerranée avant la création de l’État d’Israël en 1948. Cependant, ce slogan a été perçu par certains comme un appel à la disparition de l’État d’Israël, ce qui a suscité une vive réaction de la part des autorités israéliennes et de la communauté juive en Espagne.
Le musée Reina Sofia, connu pour sa collection d’œuvres d’art de renommée internationale, a voulu prendre ses distances vis-à-vis de cette polémique en modifiant le nom du cycle d’activités. Cette institution culturelle, très fréquentée en Espagne, a donc opté pour une approche plus neutre et consensuelle afin de préserver une ambiance de dialogue et de réflexion constructive.
Il est important de souligner que l’Espagne est l’un des pays de l’Union européenne les plus critiques à l’égard de l’opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, menée en réponse à l’attaque du Hamas en octobre dernier. Le gouvernement espagnol, dirigé par le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, a d’ailleurs appelé à la reconnaissance d’un État palestinien, ce qui a provoqué des tensions avec Israël et a conduit au rappel temporaire de l’ambassadrice israélienne en Espagne en novembre dernier.
En somme, cette affaire met en lumière les sensibilités et les enjeux politiques entourant le conflit israélo-palestinien, ainsi que les réactions suscitées par des actions ou des déclarations jugées controversées. Le musée Reina Sofia a choisi de rectifier le tir pour apaiser les tensions et favoriser un climat de dialogue et de compréhension mutuelle.