Les tarifs des billets d’avion en baisse en France : quelles conséquences pour les voyageurs ?
Les voyageurs en France peuvent se réjouir : pour la première fois en plusieurs mois, les prix moyens des billets d’avion au départ du pays ont enregistré une légère baisse en avril. Selon la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), cet indice des prix du transport aérien de passagers (IPTAP) montre une diminution de 0,7%. Cependant, cette moyenne cache des disparités importantes et certaines destinations continuent à subir une inflation des tarifs. Par exemple, les vols intérieurs et les voyages entre la métropole et l’Outre-Mer ont augmenté de 7,3% entre avril 2024 et avril 2023 (soit une progression de 14,9% sur l’ensemble de l’année 2024). En revanche, les vols internationaux long-courriers sont les seuls à enregistrer une baisse continue depuis le début de l’année (soit une diminution de 4,8% en un an).
Si vous envisagez un séjour en Amérique latine, en Asie Pacifique ou en Amérique du Nord, il est possible que les billets d’avion soient moins chers qu’auparavant. Selon la DGAC, les prix ont chuté de manière significative sur ces destinations, avec une baisse de 11,3% pour l’Amérique latine, 6,1% pour l’Asie Pacifique, 3,7% pour l’Amérique du Nord et 2,5% pour le Moyen-Orient. Cependant, il est à noter que la classe économique contribue davantage à cette baisse des prix que la classe Affaires. Les vols internationaux moyen-courriers vers l’Europe et l’Afrique du Nord ont également bénéficié d’une diminution des tarifs, mais de façon plus modeste (-1,3%). Seule la région de l’Afrique subsaharienne présente une augmentation des prix (+1,6%).
Cette tendance à la baisse des prix est confirmée par le comparateur de vols Liligo, qui note une diminution de 4% sur les vols internationaux depuis la France entre janvier et avril 2024. Cependant, pour les vols long-courriers, les tarifs ont augmenté de 4% sur la même période, passant de 849 € en avril 2024 à 909 € en avril 2023. Cette hausse pourrait s’expliquer par la reprise des voyages vers des destinations exotiques comme Bali, la Thaïlande et l’Égypte, influençant ainsi l’offre et la demande de manière significative.
Malgré cette baisse des prix, les voyageurs ne devraient pas se réjouir trop rapidement. En effet, ce léger fléchissement intervient après plusieurs mois voire années d’augmentation continue des tarifs, liée à divers facteurs tels que l’allongement des temps de vol dus à l’évitement de l’espace aérien russe, le coût de l’énergie, la demande soutenue après la pandémie de Covid, etc. Il reste donc à déterminer s’il s’agit d’un ralentissement temporaire ou d’une tendance de fond.
Par ailleurs, l’introduction d’une taxe sur les grands aéroports et l’utilisation croissante de carburants d’aviation durables (SAF) devraient entraîner une hausse des prix des billets d’avion pour les voyageurs français en 2024. Air France estime que le coût supplémentaire du SAF d’ici 2030 s’élèvera à un milliard d’euros. Ces carburants non fossiles pourraient permettre de réduire les émissions de CO² jusqu’à 80% par rapport aux carburants fossiles. Ainsi, voyager de manière plus respectueuse de l’environnement aura un coût.
En conclusion, les voyageurs français peuvent se réjouir de la baisse des prix des billets d’avion, notamment vers certaines destinations internationales. Cependant, cette tendance devrait être tempérée par l’introduction de nouvelles taxes et l’adoption de carburants plus durables. Il est donc important de rester vigilant face à l’évolution des tarifs aériens dans les prochains mois.