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En France, le cannabis thérapeutique a été testé pour soulager la douleur et l’anxiété à des fins thérapeutiques dans le cadre de cinq indications spécifiques établies par l’Agence nationale de sécurité du médicament.
Approuvé pour une utilisation dans le traitement de cinq pathologies par l’Agence du médicament, les professionnels de la santé examinent actuellement les obstacles potentiels à l’accessibilité du cannabis thérapeutique.
Le 26 mars 2021, les premiers patients français ont eu accès au cannabis médical dans le cadre d’un essai clinique visant à évaluer son efficacité dans le soulagement de la douleur. Après trois ans d’essais sur plus de 3000 volontaires, le projet, dirigé par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), semble avoir été fructueux. Les résultats ont conduit à l’établissement d’un cadre légal pour l’usage thérapeutique du cannabis, intégré dans la loi de la Sécurité sociale de 2024.
De nouveaux médicaments à base de cannabis pourraient donc être disponibles à partir de 2025. Contrairement à l’Epidyolex, un traitement de l’épilepsie à base de cannabidiol (CBD) autorisé en 2020, ces nouveaux médicaments contiendront des doses variables non seulement de CBD mais aussi de THC, qui classe la plante comme psychotrope.
Avant leur commercialisation, de nombreux défis liés à la prescription, la distribution, les coûts et le remboursement doivent être surmontés. Ces enjeux ont été discutés lors de la seconde session des Assises du cannabis thérapeutique organisées au Sénat par la sénatrice écologiste Anne Souyris et l’association Santé France Cannabis.
La situation des patients
Alors que les expériences se poursuivent pour 1900 patients, les premiers résultats sont encourageants et devraient être publiés fin 2025. « Pour environ 40% des patients, le traitement a permis de soulager et d’améliorer significativement leur qualité de vie », précise le Pr Nicolas Authier, président du comité scientifique chargé du suivi de l’expérimentation du cannabis à usage médical à l’ANSM. Cinq indications ont été établies pour des patients en impasse thérapeutique, souffrant de formes d’épilepsie sévères et pharmaco-résistantes, de cancers, de douleurs neuropathiques, de spasticités associées aux maladies du système nerveux central et en soins palliatifs.
Pascal Douek, médecin atteint de sclérose en plaques, fait partie des premiers patients à avoir participé aux essais en 2021. « Bien que le cannabis n’ait pas complètement éliminé les poussées spastiques et les douleurs neuropathiques de ma maladie, il les a considérablement soulagées, là où tous les autres traitements avaient échoué », témoigne-t-il. Les bénéfices collatéraux du cannabis dans le traitement de la douleur sont également soulignés par Laure Copel, cheffe du service de l’Unité de soins palliatifs du Groupe Hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon.
Un débat en cours
Suite aux résultats positifs, l’ANSM a annoncé que des médicaments à base de cannabis seront disponibles en France en 2025. Ces médicaments se présenteront sous forme d’huiles ou de capsules contenant des concentrations variables en THC, la substance active du cannabis, et/ou en CBD. Cependant, l’inclusion des fleurs de cannabis, reconnues pour leur efficacité contre la douleur en raison de leur forte concentration en THC, est encore débattue. Ces fleurs à inhaler par vaporisation ont d’abord été incluses dans les expérimentations, mais ont ensuite été exclues craignant un détournement à des fins récréatives.
Plusieurs obstacles pourraient retarder l’accessibilité des médicaments à base de cannabis. Certains estiment que les résultats sont encore fragiles et de nombreux professionnels de la santé sont réticents à se former, considérant encore le cannabis comme une drogue illicite. Pour surmonter ces obstacles, l’acceptation sociale du cannabis est essentielle. Depuis sa légalisation au Canada il y a six ans, des évolutions réglementaires ont eu lieu dans de nombreux pays, dont 21 en Europe. « Pourquoi pas en France? », s’interroge le Pr Authier.
Il restera également à déterminer le prix de ces traitements avant leur mise sur le marché. Le prix doit être abordable pour les patients et les assurances tout en rémunérant les producteurs et distributeurs. La prise en compte de la valeur thérapeutique du médicament sera essentielle, malgré le caractère subjectif des effets du cannabis. Une décision de la Haute Autorité de santé ouvrirait peut-être la voie à un remboursement par la Sécurité sociale.
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