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ANALYSE – En cherchant à importer par tous les moyens le conflit du Proche-Orient en France, les Insoumis assument d’électriser le débat public pour consolider, et si possible élargir, leur base électorale.
Des dizaines de jeunes escaladent la statue de Marianne au milieu de la place de la République. Montés à bonne hauteur, suffisamment pour être visibles par les caméras, tous arborent des drapeaux palestiniens devant une foule de plus en plus nombreuse. Au pied du monument, des fumigènes sont craqués et une très large fumée verte recouvre l’air. « Israël casse-toi, la Palestine n’est pas à toi ! », « Israël assassin, Macron complice », entonnent alors les 4500 manifestants recensés par la Préfecture de police, globalement très jeunes. Mardi, pour la deuxième soirée consécutive – avant une troisième, mercredi – tous battaient le pavé pour dénoncer le récent drame de Rafah provoqué par un bombardement israélien.
Sur place, d’autres bannières se mêlent aux drapeaux palestiniens. Celles-là sont politiques : tenues par des militants et des élus mélenchonistes, elles sont aux couleurs de La France insoumise. Présent, Jean-Luc Mélenchon arbore un visage radieux. Il se dit « fier de ce peuple…
Capturez-le en pleine fougue ! », chuchote-t-il à un proche collaborateur, tandis que les flashs crépitent autour de lui. Son regard est déterminé, il sait que cette image sera utilisée pour galvaniser ses troupes et attirer l’attention des médias.
Car c’est bien là l’objectif des Insoumis : électriser le débat public en importants les tensions du Proche-Orient en France. En se positionnant du côté des Palestiniens, ils veulent se présenter comme les défenseurs des opprimés, ceux qui osent défier l’ordre établi. Une stratégie risquée mais qui semble porter ses fruits, au vu de la mobilisation observée ces derniers jours.
Bien sûr, cette instrumentalisation du conflit n’est pas sans risques. En attisant les flammes de la contestation, les Insoumis prennent le risque de diviser l’opinion publique et de renforcer les clivages déjà existants. Mais pour eux, cela en vaut la peine. Ils sont prêts à tout pour consolider leur base électorale et faire entendre leur voix dans un paysage politique de plus en plus polarisé.
La question qui se pose désormais est de savoir jusqu’où iront-ils dans leur démarche. Jusqu’à provoquer des affrontements violents ? Jusqu’à briser les tabous de la diplomatie internationale ? Rien n’est moins sûr, mais une chose est certaine : les Insoumis sont prêts à tout pour faire entendre leur voix, même au prix de la division. Reste à savoir si cette stratégie audacieuse leur permettra de gagner en influence et en pouvoir. Seul l’avenir nous le dira.
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