Dans le monde de l’automobile, la disparition du salon de Genève est un choc. Cette manifestation historique, qui existe depuis plus de cent ans, a été contrainte de mettre fin à son aventure suite à une édition 2024 décevante, qui s’est transformée en une parodie de salon.
Le communiqué laconique des organisateurs a annoncé la triste nouvelle cette semaine. Face au manque d’intérêt des grands constructeurs pour les salons automobiles, la Fondation du salon international de l’automobile de Genève a pris la décision de ne pas poursuivre avec l’édition 2025. Après une pause de quatre ans due à la pandémie de coronavirus, l’édition 2024 ne restera pas dans les annales. Seuls quelques constructeurs ont daigné y participer, dont Renault, fidèle au rendez-vous malgré les difficultés. Malheureusement, le constructeur français s’est retrouvé seul acteur historique à côtoyer des constructeurs chinois au rez-de-chaussée du salon, tandis que d’autres parties de l’espace restaient désespérément vides.
Désormais, avec la disparition de Genève du calendrier des salons automobiles, c’est une page d’histoire qui se tourne. Ce salon, qui ouvrait chaque année la saison européenne en grande pompe, était unique en son genre. C’était le seul rendez-vous qui mettait en avant les artisans, designers et marques de luxe, dans une atmosphère conviviale et à taille humaine. Depuis sa création en 1905, le salon de Genève a été le théâtre de présentations de modèles emblématiques et de démonstrations de design innovant qui resteront gravées dans les mémoires. Jaguar dévoile sa Type E en 1961, Porsche présente la 917 en 1969, Ferrari enchante avec la 288 GTO en 1984. Autant d’événements qui ont fait la renommée de ce salon incontournable.
Avec sa disparition, c’est toute une culture automobile qui disparaît. Genève était le lieu de rendez-vous des passionnés, des curieux, des collectionneurs et des professionnels du secteur. Son ambiance unique et son histoire riche en faisaient un événement à part. Mais face aux défis actuels du monde de l’automobile, les salons traditionnels semblent de moins en moins attractifs pour les constructeurs. La mutation du secteur vers le numérique et les événements virtuels a progressivement relégué ces manifestations historiques au second plan.
Il est difficile d’accepter la disparition d’une institution aussi emblématique que le salon de Genève. Mais cela marque peut-être le début d’une nouvelle ère pour l’industrie automobile, où la technologie et le digital prendront le pas sur les événements physiques. En attendant, les passionnés se remémoreront avec nostalgie ces éditions mémorables qui ont marqué l’histoire de l’automobile. Le salon de Genève restera à jamais gravé dans les mémoires comme un rendez-vous incontournable, une célébration de l’innovation et du design automobile.