Après une infection grave, le système immunitaire pourrait avoir acquis une nouvelle capacité pour se protéger contre les cellules cancéreuses. Selon des chercheurs français, avoir été hospitalisé pour une infection grave pourrait réduire le risque de développer une tumeur.
Le « sepsis », terme médical utilisé pour décrire une réaction immunitaire massive de l’organisme à une infection virale ou bactérienne, comme le Covid-19 par exemple, a été étudié par des chercheurs du CHU de Nantes et de l’Inserm. Cette réaction, souvent mortelle, a des conséquences à long terme sur le système immunitaire. En analysant les données de près de quatre millions de patients hospitalisés, les chercheurs ont constaté que les survivants d’un sepsis d’origine pulmonaire ont moins de risques de développer un cancer dans les dix ans suivant leur hospitalisation comparé à des patients ayant été hospitalisés pour une infection moins grave.
« Jusqu’à présent, on avait plutôt tendance à penser le contraire, mais les données scientifiques sont rares et limitées dans le temps », explique le Pr Antoine Roquilly, anesthésiste-réanimateur au CHU de Nantes et auteur de l’étude publiée dans la revue Nature Immunology. Il souligne qu’il s’agit d’une simple association entre une infection grave et une réduction de 10% du risque de cancer à long terme.
Cette découverte remet en question les idées préconçues sur les conséquences à long terme d’une infection sévère. Elle soulève également l’importance de mieux comprendre le fonctionnement du système immunitaire après une infection grave pour prévenir le développement de certaines maladies, comme le cancer.
Les chercheurs prévoient maintenant d’approfondir leurs recherches pour mieux comprendre les mécanismes immunologiques à l’œuvre après un sepsis et comment cela influence le risque de cancer. Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives dans le domaine de la recherche médicale et pourrait conduire à de nouveaux traitements pour prévenir certains types de cancer.
En conclusion, cette étude souligne l’importance de mieux comprendre les interactions entre les infections graves, le système immunitaire et le risque de cancer. Elle met en lumière l’impact à long terme d’un sepsis sur la santé des patients et ouvre la voie à de nouvelles pistes de recherche dans la lutte contre le cancer.