ANALYSE – La problématique de la pénurie de donneurs de moelle osseuse en France est au cœur des débats. L’Agence de biomédecine est au centre des critiques, accusée de ne pas recruter suffisamment de nouveaux donneurs. Cependant, cette situation est plus complexe qu’il n’y paraît.
En effet, selon les chiffres de l’Agence de biomédecine, moins de 400 000 personnes sont inscrites sur le registre français des donneurs, contre plusieurs millions en Allemagne. Cette disproportion explique en grande partie pourquoi la majorité des greffes de moelle osseuse en France proviennent de l’étranger, en particulier d’Allemagne.
La question qui se pose alors est de savoir si cette dépendance aux registres étrangers pose un réel problème. L’Agence de biomédecine répond par la négative, soulignant que grâce aux 73 registres dans le monde, les patients français ont accès à un pool de plus de 42 millions de donneurs potentiels. Il est donc possible de trouver un donneur compatible, même s’il vient de l’étranger.
Pourtant, la problématique de la quantité de donneurs ne doit pas occulter celle de la qualité. En effet, trouver un donneur compatible ne suffit pas, il est également essentiel que ce dernier soit prêt à effectuer le don de moelle. Or, la disponibilité des donneurs étrangers peut poser problème, notamment en termes de délais et de procédures administratives.
Face à ces enjeux, l’Agence de biomédecine met en avant plusieurs initiatives pour sensibiliser et recruter de nouveaux donneurs en France. Des campagnes de communication sont régulièrement menées pour inciter les personnes à s’inscrire sur le registre des donneurs de moelle. De plus, des actions sont entreprises pour faciliter et accélérer les procédures de don, afin d’optimiser les chances de compatibilité entre donneurs et receveurs.
En définitive, la question de la pénurie de donneurs de moelle osseuse en France est complexe et nécessite une approche à la fois quantitatives et qualitatives. Si la dépendance aux registres étrangers est une réalité, il est essentiel de continuer à sensibiliser et recruter de nouveaux donneurs sur le territoire national pour garantir un accès équitable aux greffes de moelle osseuse.