Le secteur de l’immobilier est en crise, et cela se ressent particulièrement chez les agences immobilières. Selon les données récemment publiées par la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), le nombre de faillites d’agences a explosé au cours de la dernière année. Entre mai 2023 et avril 2024, pas moins de 1120 agences ont fait faillite, soit une augmentation de 114% par rapport à l’année précédente. Une tendance inquiétante qui devrait conduire à dépasser le record de 1385 faillites atteint en juillet 2009, au plus fort de la crise économique.
Les conséquences de cette crise touchent principalement les agents commerciaux, qui sont rémunérés à la transaction. Leur nombre a chuté de 15% en un an, tandis que celui des agents salariés est resté relativement stable. Cette situation s’explique par plusieurs facteurs, notamment la réduction de l’activité, la difficulté des transactions, l’accessibilité moindre au financement et les contraintes réglementaires de plus en plus importantes.
En 2023, près de 887 agences immobilières ont fait faillite, avec 23 autres engagées dans des procédures de sauvegarde. Ces chiffres alarmants ont été avancés par le cabinet Altares, spécialisé dans l’analyse des défaillances d’entreprises. La tendance à la baisse du nombre de transactions devrait se stabiliser autour de 800 000 par an, ouvrant la voie à un éventuel redémarrage du marché immobilier.
Cependant, ces perspectives optimistes pourraient être compromises par l’instabilité politique. La montée de l’extrême droite aux élections européennes, suivie de la dissolution de l’Assemblée nationale en France, a semé le doute et l’inquiétude parmi les acteurs du secteur immobilier. Loïc Cantin, président de la Fnaim, a souligné l’impact de l’instabilité politique sur les marchés, mettant en garde contre une éventuelle crise du crédit et financière dans le pays.
En prévision des élections législatives prévues pour les 30 juin et 7 juillet, la Fnaim reste vigilante et prête à jouer son rôle d’arbitre et de médiateur. Cependant, le président de l’organisation a tenu à rappeler le désaccord fondamental avec le Rassemblement national sur la question de la préférence nationale, soulignant l’engagement de la Fnaim en faveur de la non-discrimination et de l’égalité.
Face à ces turbulences politiques et économiques, le secteur immobilier reste en alerte. Les agences immobilières doivent faire preuve d’adaptabilité et de résilience pour faire face à la crise actuelle et rebondir dans un marché en constante évolution.