Le baccalauréat de 2024 restera gravé dans l’histoire. Pour la toute première fois, les futurs diplômés ont massivement recouru à l’intelligence artificielle pour réviser leurs épreuves : 45 % des jeunes Français utilisent des outils IA pour étudier, selon une étude menée par l’agence publicitaire Heaven (groupe Hopscotch) auprès des 18-21 ans. ChatGPT, un robot conversationnel d’OpenAI, prend la tête avec 75 % des utilisateurs. En deuxième position, on retrouve My AI, le chatbot de SnapChat, suivi de Copilot (Microsoft). D’autres services spécialisés comme Gamma, Quizlet, ou Photomath, récemment acquis par Google, gagnent également en popularité.
Qu’il s’agisse de recherches, révisions, rédactions ou reformulations de textes, les devoirs scolaires constituent le principal motif d’utilisation des outils IA. Les jeunes reconnaissent que l’intelligence artificielle peut améliorer leurs notes de 5 points. Cette évolution transforme les méthodes d’enseignement et met les enseignants face à de nouveaux défis, notamment pour encourager les progrès des élèves. Les outils IA ne se limitent pas aux devoirs, car près d’un tiers des jeunes y ont recours pour obtenir des conseils divers, même en dehors du cadre scolaire.
Malgré leur utilisation répandue, les jeunes gardent une certaine réserve envers les résultats fournis par ces outils. Ils savent que ces derniers ne sont pas toujours fiables et les classent en quatrième position par ordre de confiance, derrière les proches, les enseignants et les moteurs de recherche. Cependant, ils sont plus sceptiques vis-à-vis de Wikipédia, des journalistes et des influenceurs. Cette prudence s’explique par le caractère relativement récent de l’intégration de l’IA dans leur quotidien.
Cette génération semble déjà s’adapter à l’avenir de l’intelligence artificielle. Ils envisagent sans crainte l’idée d’avoir un assistant virtuel dans leur messagerie et ne voient pas d’inconvénient à la création de contenu par des IA, comme les musiques sur TikTok. Toutefois, ils redoutent un impact négatif sur leurs carrières futures, craignant qu’un métier traditionnel puisse disparaître au profit de l’IA. Cette conscience des enjeux socioprofessionnels illustre leur volonté de comprendre et de maîtriser l’IA dans un monde en constante évolution.