Les ambitions du gouvernement français en matière de transition écologique sont claires : multiplier par trois les ventes de véhicules électriques d’ici 2027 pour atteindre plus de 800 000 unités. Mais pour y parvenir, il est essentiel d’augmenter le maillage du réseau de recharge et d’améliorer la qualité des infrastructures.
Le contrat stratégique de filière signé entre l’État et la Plateforme Automobile (PFA) fixe des objectifs ambitieux pour le secteur de l’automobile pour la période 2024-2027. En plus de multiplier les ventes de véhicules électriques, la France devra être en mesure de produire 2 millions de véhicules à batterie sur son sol d’ici 2030. Les ventes de véhicules utilitaires légers devront également connaître une forte croissance, passant de 16 500 en 2022 à plus de 100 000 en 2027.
Cependant, ces objectifs ne pourront être atteints que si le réseau de recharge suit le rythme. Les besoins sont estimés à environ 400 000 points de charge sur le domaine public d’ici la fin de la décennie en cours. Malheureusement, le déploiement des bornes de recharge n’a pas suivi le rythme souhaité. En 2023, le cap des 100 000 bornes publiques prévues pour fin 2022 n’a été atteint qu’en mai. Un an plus tard, on comptabilisait 129 525 bornes publiques réparties sur le territoire. Pour répondre aux besoins, il faudrait installer plus de 50 000 points de charge par an au cours des cinq prochaines années.
De nombreux automobilistes hésitent encore à passer à la voiture électrique en raison du maillage insuffisant des infrastructures de recharge, en particulier des bornes rapides. Les corridors de transport de l’Union européenne doivent être équipés de bornes d’au moins 150 kW tous les 60 km, mais cela pourrait ne pas suffire. Selon certains experts, il faudra également installer des bornes rapides sur le réseau secondaire pour répondre aux besoins des automobilistes. La préservation du tourisme régional dépend également du déploiement d’infrastructures de qualité aux abords des villes et des villages.
Si le maillage du réseau de recharge doit éviter toute fracture territoriale, il est également crucial d’améliorer la qualité des infrastructures. Actuellement, le taux de disponibilité des bornes varie entre 75 et 85 %, selon le type d’équipement. Des bornes en maintenance ou hors service peuvent freiner la transition écologique. L’État soutient donc des projets visant à installer des stations de recharge haute puissance dans le cadre du programme « France 2030 ».
En conclusion, la transition écologique dans le secteur de l’automobile en France nécessite un renforcement du maillage du réseau de recharge et une amélioration de la qualité des infrastructures. Les objectifs ambitieux fixés par le gouvernement ne pourront être atteints que si ces défis sont relevés avec efficacité et rapidité. Le secteur de l’automobile doit se mobiliser pour accompagner cette transition vers une mobilité plus respectueuse de l’environnement.