Ma vie après la retraite – Dans cette série exclusive du Lesoir, des Français se confient sur leurs projets pour la suite, leurs aspirations, mais aussi les obstacles qu’ils ont rencontrés. Fraîchement retraitée, cette habitante d’Île-de-France a déjà préparé la transmission d’une grande partie de ses biens à ses deux enfants.
« En France, le sujet de la mort est un tabou. Parler de ce qui se passera après notre décès est quelque chose de délicat », constate Gisèle, qui a toujours évolué entre diverses cultures. Des années avant d’atteindre l’âge de la retraite, cette ancienne cadre de la fonction publique a pris les devants en regroupant ses documents, en planifiant la succession de son patrimoine et en rédigeant son testament. « Il est essentiel d’entamer ces démarches le plus tôt possible afin de ne pas laisser nos proches démunis », souligne la septuagénaire francilienne. Car l’héritage que l’on peut léguer à ses proches ne se limite pas seulement aux biens immobiliers. « Il y a aussi l’épargne, la retraite, les investissements », énumère Gisèle. « Et n’oublions pas le patrimoine immatériel, tel que les photos, les vidéos, les souvenirs… »
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Gisèle a fait le choix de préparer sa succession en amont pour que ses enfants n’aient pas à gérer l’organisation de ses affaires après son décès. « Je veux qu’ils puissent se concentrer sur leur deuil et non pas sur des formalités administratives complexes », explique-t-elle. Cette vision anticipée de la question successorale est encore loin d’être la norme en France, où de nombreux Français repoussent les démarches liées à la transmission de leur patrimoine. Une tendance que Gisèle attribue en partie à une certaine réticence culturelle. « La mort fait peur, elle est souvent associée à quelque chose de négatif. Mais il est important de prendre le temps de réfléchir à ce qui arrivera après notre décès, pour le bien-être de nos proches », conseille-t-elle.
Pour Gisèle, transmettre son héritage ne se résume pas à une simple redistribution de biens matériels. C’est aussi l’occasion de préserver un héritage émotionnel, celui des souvenirs partagés en famille, des moments de bonheur immortalisés sur des photos ou des vidéos. « J’ai pris le temps de rassembler tous ces précieux souvenirs et de les organiser pour que mes enfants puissent les retrouver facilement après mon départ », confie-t-elle.
Cette approche méticuleuse de la succession est une démarche personnelle profondément ancrée dans la philosophie de vie de Gisèle. Pour elle, il est essentiel de se préparer à tout événement, même le plus redouté. « La mort fait partie de la vie, il ne faut pas la craindre mais l’accepter. En prenant les devants, on peut alléger le poids émotionnel qui pèse sur nos proches », conclut-elle. Et pour Gisèle, préparer sa succession, c’est avant tout un acte d’amour envers ses enfants, pour leur permettre de vivre leur deuil dans la sérénité.