ANALYSE – Après la victoire de l’opposition aux élections municipales en Turquie, le pouvoir réprime les membres de cette minorité.
Le vent de changement n’aura pas duré longtemps. Le lundi 3 juin, un peu plus de deux mois après la victoire historique de l’opposition anti-Erdogan aux élections municipales, les habitants de Hakkari se sont réveillés sous le choc : Mehmet Siddik Akis, le nouveau maire prokurde de cette ville du Sud-Est turc, a été arrêté chez lui tôt le matin et remplacé immédiatement par un « kayyum », un administrateur d’État nommé par Ankara. Trois jours plus tard, la sentence est tombée : bien qu’élu démocratiquement, le maire a été condamné à dix-neuf ans et six mois de prison pour « appartenance à une organisation armée terroriste », en d’autres termes, le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), auquel il est accusé d’être lié.
« Une triste impression de déjà-vu ! », s’indigne l’avocat kurde Mehdi Ozdemir, dénonçant un processus récurrent de « criminalisation » des élus kurdes. Contacté à Diyarbakir où il habite et travaille, il garde un souvenir amer de la vaste purge menée contre les…
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