ANALYSE – En exploitant la cause palestinienne et en mettant en avant des arguments communautaires, l’extrême gauche a réussi à séduire les quartiers populaires lors des élections européennes. Elle se prépare désormais à faire entendre sa voix lors des prochaines élections législatives.
Lamia se retrouve désemparée après les résultats des élections européennes, la dissolution de l’Assemblée nationale et l’annonce de la création du Nouveau Front populaire, incluant La France insoumise, pour affronter les prochaines élections. « Pendant la campagne pour les européennes, j’ai vraiment cru en la parole de Raphaël Glucksmann et en un retour de la gauche dans le giron républicain. En bref, d’une gauche à nouveau respectable car revenue à la rationalité et pouvant contribuer à l’équilibre du paysage politique », soupire-t-elle. « Et nous voilà maintenant confrontés à la folie dangereuse de l’extrême gauche. »
Fonctionnaire, Lamia réside en banlieue dans un quartier de Saint-Denis où, selon elle, le discours « misérabiliste » de La France insoumise fait des émules. Née en France de parents d’origine maghrébine, cette jeune mère de famille ne se retrouve pas dans ce discours et refuse d’être manipulée par ce qu’elle considère comme des « exploiteurs de la misère sociale et politique ».
« Il m’est difficile de m’identifier à cette nouvelle tendance politico-religieuse qui cherche à diviser plutôt qu’à unir. De nos jours, l’extrême gauche semble se nourrir de revendications identitaires et communautaires, au détriment de l’intérêt général et de la cohésion sociale », déplore-t-elle.
Dans son quartier, Lamia constate une montée en puissance de certaines revendications communautaires qui prennent le pas sur le débat public et participent à une certaine forme de division entre les habitants. « Il est temps que nous retrouvions un discours politique basé sur l’unité, le respect mutuel et la solidarité entre tous les citoyens, quelles que soient leurs origines », affirme-t-elle.
Le phénomène de l’extrême gauche dans les quartiers populaires ne laisse pas indifférents les observateurs politiques, qui voient en cette montée en puissance une menace pour le pluralisme démocratique et la cohésion nationale. Les partis traditionnels se retrouvent mis au défi de répondre à cette nouvelle donne politique, tandis que l’extrême gauche cherche à s’imposer comme une voix légitime et incontournable dans le paysage politique français.
En somme, l’extrême gauche semble avoir trouvé un nouvel élan dans les quartiers populaires en surfant sur des revendications communautaires et identitaires, au détriment du débat démocratique et de l’unité nationale. Cette percée spectaculaire soulève de nombreuses questions quant à l’avenir de la gauche et à sa capacité à se réinventer dans un contexte politique de plus en plus complexe et fragmenté.