ANALYSE – En appliquant une stratégie politique qui consiste à positionner les centristes comme des voix raisonnables entourées de deux extrêmes radicaux, le président de la République essaie de discréditer ses adversaires de manière contestable.
Cette allusion a même fait son chemin jusqu’à un discours qui marquera l’histoire politique française. Lors de son allocution télévisée, au cours de laquelle il a annoncé la dissolution inattendue de l’Assemblée nationale après les élections européennes, Emmanuel Macron a souligné « une fièvre qui s’est emparée ces dernières années du débat public et parlementaire dans notre pays ». Les observateurs ont bien sûr remarqué le clin d’œil à la série télévisée « La Fièvre », diffusée en mars sur Canal+.
Cette stratégie de communication qui vise à opposer les extrêmes au centre, en positionnant le gouvernement comme un rempart contre les dérives idéologiques, n’est pas sans rappeler les tactiques de communication utilisées dans d’autres contextes politiques. En soulignant les dérives potentielles des extrêmes, le président cherche à se positionner comme le seul garant de la stabilité et de la modération.
Pourtant, cette stratégie comporte des risques. En tentant de disqualifier ses adversaires en les associant à des mouvements extrémistes, le président Macron prend le risque de diviser encore davantage une société française déjà profondément polarisée. En stigmatisant certains courants politiques comme étant des « extrêmes », il alimente une rhétorique de division qui peut être dangereuse pour le débat démocratique.
Cette manière de présenter le paysage politique français en opposant le centre aux extrêmes soulève également des interrogations sur la capacité du président à rassembler une société divisée. En se positionnant comme le seul rempart contre les extrémismes, Emmanuel Macron risque de renforcer les clivages idéologiques et de creuser davantage le fossé entre les différentes sensibilités politiques.
De plus, cette stratégie de communication peut être perçue comme une manière de détourner l’attention des véritables enjeux politiques. En focalisant le débat sur une opposition simpliste entre les « centristes raisonnables » et les « extrêmes », le président Macron évite de traiter des questions complexes et des défis concrets auxquels la France est confrontée.
En fin de compte, cette manière de présenter le débat politique en termes de confrontation entre le centre et les extrêmes semble relever d’une stratégie de communication visant à positionner le président comme le seul garant de la stabilité et de la modération. Cependant, cette approche risque de diviser davantage une société déjà profondément polarisée et d’occulter les véritables enjeux politiques auxquels la France est confrontée.