Si le président est le chef des armées, le Premier ministre et le ministre de la Défense gardent la main en cas de cohabitation sur le budget et l’administration militaire.
Les militaires ne font pas de politique. « Et heureusement, pour la loyauté aux institutions ! », commente un officier en s’étonnant des atermoiements des hauts fonctionnaires qui craignent une possible victoire de l’extrême droite ou de l’extrême gauche aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet. Plus conservateurs que la moyenne des Français, les militaires pourraient accueillir sans crainte un glissement vers la droite du pouvoir. Mais dans le contexte actuel de tensions internationales croissantes, une possible cohabitation inquiète d’autant plus qu’elle génère de l’incertitude.
Personne ne sait comment fonctionnerait la cohabitation d’un nouveau genre qui pourrait se profiler. Dans le domaine militaire, il y a les règles institutionnelles et les pratiques. Le président est chef des armées. Mais le Premier ministre et le ministre des Armées commandent l’administration et tiennent les cordons de la bourse. Durant les trois précédentes cohabitations, droite et gauche…
Le rôle des militaires dans la politique française est un sujet sensible et complexe. Si la Constitution française prévoit une stricte séparation entre les pouvoirs civils et militaires, la réalité est parfois plus nuancée. En cas de cohabitation entre le président et le gouvernement, la question du contrôle de l’armée et de son budget peut devenir un enjeu majeur.
Les militaires, eux, affichent leur neutralité politique et leur attachement aux institutions républicaines. Pour eux, l’essentiel est de garantir la sécurité et l’intégrité du territoire national, quel que soit le gouvernement en place. Cependant, face aux incertitudes de la conjoncture politique actuelle, certains s’interrogent sur l’impact qu’une cohabitation pourrait avoir sur la gestion des affaires militaires.
Les précédentes expériences de cohabitation en France ont montré que la collaboration entre le président et le gouvernement peut parfois être difficile, notamment en ce qui concerne les décisions stratégiques en matière de défense. En cas de désaccord sur des questions sensibles, comme l’engagement des troupes à l’étranger ou le financement de nouveaux équipements, la situation peut devenir tendue.
Il est donc essentiel que les différents acteurs politiques et militaires fassent preuve de responsabilité et de dialogue pour assurer la continuité et l’efficacité de l’action publique. Dans un contexte international marqué par de nombreux défis et menaces, la France ne peut se permettre de faiblesses ou de divisions internes. Il est donc primordial que chacun assume pleinement ses responsabilités et agisse dans l’intérêt supérieur de la nation.