Dans une interview exclusive accordée au Lesoir, Belghacem Haftar, fils de Khalifa Haftar, la figure puissante de l’est libyen, s’est principalement concentré sur sa mission : le tout nouveau « Fonds de développement et de reconstruction de la Libye ».
LE FIGARO. – Combien estimez-vous le coût total de la reconstruction en Libye ?
Belghacem Haftar. – Les destructions sont si importantes que nous sommes encore en train d’évaluer le budget global de toute la reconstruction. Depuis longtemps, un budget était alloué chaque année pour le développement du pays. De nombreux projets ont été discutés, mais jamais concrétisés. Beaucoup d’argent a été gaspillé alors que les rues restaient sales et mal entretenues. Les hôpitaux, les écoles, les routes, les réseaux : toutes ces infrastructures ont été négligées depuis 2006. À al-Mardj (à 90 km à l’est de Benghazi), par exemple, l’hôpital n’avait pas été entretenu depuis 1982. Nous sommes en train de le rénover.
La Banque mondiale a estimé la reconstruction de l’ensemble des zones dévastées par la tempête Daniel à 1,8 milliard de dollars (1,7 milliard d’euros)…
Oui, mais la réalité est plus complexe. La Banque mondiale n’a fait une estimation qu’à partir des dégâts causés par la tempête…
L’interview approfondie avec Belghacem Haftar révèle les défis majeurs auxquels la Libye est confrontée en matière de reconstruction et de développement. Le délabrement généralisé des infrastructures depuis plusieurs années a conduit à une situation critique nécessitant des mesures urgentes. Le Fonds de développement et de reconstruction de la Libye, dirigé par Haftar fils, vise à relever ces défis et à redonner à la Libye son éclat d’antan.
Haftar souligne l’importance de ne pas se limiter aux estimations de la Banque mondiale, mais d’adopter une approche globale pour évaluer les besoins réels du pays. Les années de négligence et de gaspillage doivent être compensées par des investissements judicieux dans les infrastructures essentielles telles que les hôpitaux, les écoles et les routes. La rénovation de l’hôpital d’al-Mardj est un premier pas vers une reconstruction plus vaste qui touchera l’ensemble du territoire libyen.
Le rôle crucial du Fonds de développement et de reconstruction de la Libye est mis en avant dans l’interview, montrant comment cette initiative pourrait changer le visage du pays et améliorer la vie de ses habitants. Haftar insiste sur la nécessité d’une gestion transparente des fonds alloués à la reconstruction, afin d’éviter les erreurs du passé et de garantir que l’argent soit utilisé de manière efficace et équitable.
À travers cette interview exclusive, Belghacem Haftar se positionne comme un acteur clé dans la reconstruction de la Libye, prêt à relever les défis et à redonner espoir à un pays en proie à la destruction et à la négligence. Sa vision ambitieuse pour l’avenir de la Libye reflète un engagement profond envers son pays et son peuple, et laisse entrevoir un renouveau tant attendu pour cette nation autrefois florissante.