Des crevettes contenant des «bactéries mangeuses de chair» ont été rappelées en France en début de semaine, tandis qu’au Japon, le nombre record d’infections causées par le même type de bactéries continue d’augmenter, avec 77 décès et 977 cas rapportés depuis le début de l’année, selon les autorités sanitaires japonaises.
Pourtant, derrière cette maladie infectieuse connue sous le nom de fasciite nécrosante se cachent deux micro-organismes différents : le Streptocoque A au Japon et la bactérie Vibrio vulnificus en France. Cette dernière est également responsable de plusieurs décès aux États-Unis l’année précédente.
Le Streptocoque A, qui est responsable de diverses infections bénignes telles que l’angine, l’impétigo ou la scarlatine, peut dans certains cas entraîner des infections graves, voire mortelles. En revanche, la Vibrio vulnificus est une bactérie plus virulente qui se développe principalement dans les eaux chaudes, salées ou saumâtres.
Une troisième bactérie, le Clostridium perfringens, est également mentionnée par le Professeur Antoine Flahault, épidémiologiste renommé. Cette bactérie a été à l’origine de fièvres chez de nombreuses femmes avant l’avènement des pratiques médicales modernes et des antibiotiques. Le Professeur souligne également les risques liés à l’avortement clandestin dans le monde en raison de cette bactérie.
La fasciite nécrosante se caractérise par une agression bactérienne sur la peau et les tissus mous, pouvant entraîner une septicémie et un choc septique. Les symptômes initiaux incluent des douleurs cutanées aiguës, des éruptions cutanées rouges ou violettes, un œdème des tissus mous et de la fièvre. Ces bactéries n’attaquent pas directement la chair, mais émettent des toxines destructrices des tissus mous pouvant entraîner des complications graves.
En ce qui concerne la transmission de ces bactéries, le Streptocoque A est généralement présent dans le corps humain sans causer de symptômes, sauf chez les personnes immunodéprimées ou âgées. Quant à la Vibrio vulnificus, elle peut être transmise par la consommation de mollusques crus contaminés, par des blessures exposées à l’eau de mer ou d’estuaires, ou par l’ingestion d’eaux contaminées dans les régions tropicales.
Le Professeur Flahault insiste sur l’importance d’une prise en charge rapide en cas de symptômes de fasciite nécrosante, car le taux de mortalité associé à cette maladie est élevé, estimé à environ 30%. Il met également en garde contre les risques liés à une infection par ces bactéries pour les populations vulnérables.
En conclusion, bien que ces «bactéries mangeuses de chair» causent des infections graves et souvent mortelles, il est essentiel de comprendre les différences entre elles pour mieux prévenir et traiter ces maladies. Les autorités sanitaires du monde entier mettent en place des mesures de sensibilisation et de prévention pour limiter la propagation de ces micro-organismes pathogènes et protéger la population.