Une réforme de l’accès à la nationalité en Allemagne, entrée en vigueur cette semaine et vivement critiquée par l’opposition de droite, a entraîné de nombreux changements dans les conditions d’obtention de la citoyenneté allemande. Portée par la coalition « en feu tricolore » dirigée par le chancelier social-démocrate Olaf Scholz, cette réforme vise à simplifier les procédures et à assouplir les critères pour faciliter l’obtention de la nationalité allemande.
Une des mesures phares de cette réforme est la suppression de l’obligation de renoncer à sa nationalité d’origine pour les demandeurs. Auparavant, à l’exception des citoyens européens, les demandeurs devaient renoncer à leur passeport étranger pour obtenir la nationalité allemande. Désormais, cette contrainte a été levée, ce qui ouvre de nouvelles possibilités pour les demandeurs à la double nationalité.
Les délais d’obtention de la nationalité ont également été réduits, passant de 8 ans à 5 ans pour certains travailleurs, notamment les « travailleurs invités » venus en Allemagne de l’Ouest entre 1955 et 1972, principalement de Turquie. De plus, les délais peuvent être accélérés en cas d’intégration réussie, tels qu’une maîtrise de la langue allemande ou un engagement bénévole. Ces changements s’appliquent également aux enfants de parents étrangers.
Cependant, la réforme inclut également de nouvelles exigences, telles que la nécessité pour les candidats à la citoyenneté de répondre à des questions sur des thèmes comme l’antisémitisme, le droit d’Israël à exister et la vie juive en Allemagne. Ces questions font désormais partie de l’examen de naturalisation et visent à sensibiliser les demandeurs à ces questions importantes.
En parallèle, la réforme prévoit la possibilité pour l’État de révoquer la nationalité d’un individu dans un délai de 10 ans en cas de mensonge lors du processus de naturalisation. Cette mesure vise à garantir l’intégrité du processus et à exclure les individus qui ne partagent pas les valeurs allemandes.
Cette réforme a suscité des réactions variées, notamment de la part des partis d’opposition. Certains ont critiqué la réforme en dénonçant une possible « braderie du passeport allemand », tandis que d’autres ont salué les avancées en matière de simplification des procédures d’obtention de la nationalité. Malgré ces critiques, les autorités allemandes défendent cette réforme comme un moyen de répondre aux besoins en main-d’œuvre qualifiée et de favoriser l’intégration des étrangers dans la société allemande.
Au final, cette réforme de l’accès à la nationalité en Allemagne marque une étape importante dans l’évolution des politiques migratoires du pays. En simplifiant les procédures et en assouplissant les critères, elle vise à favoriser l’intégration des populations étrangères et à renforcer le multiculturalisme en Allemagne.