Les mesures de prévention se multiplient dans les parcs et réserves naturelles de montagne
Des lacs Jovet à la réserve naturelle des Contamines-Montjoie en Haute-Savoie aux lacs artificiels transformés en lieux de bivouac, les parcs et réserves naturelles de montagne doivent faire face à une recrudescence des incivilités et des comportements inadaptés des visiteurs depuis la fin des restrictions liées au Covid-19.
Au lever du soleil, les lacs Jovet révèlent leur beauté brute, abritant une faune discrète, dont les marmottes, qui s’animent au fil des timides rayons matinaux. Un spectacle naturel qui ne pourra plus être observé depuis une tente, car le bivouac aux alentours des lacs Jovet et de l’alpage de Plan Jovet, situés à plus de 2100 mètres d’altitude, est désormais strictement interdit du 1er juillet au 31 août. De plus, se baigner dans les lacs est interdit toute l’année.
Selon Geoffrey Garcel, garde technique de la réserve naturelle des Contamines-Montjoie, en juillet et août, entre 40 et 50 tentes sont installées chaque soir autour des lacs Jovet, accueillant jusqu’à près de 100 personnes en train de bivouaquer sans système d’assainissement ni toilettes. Cette affluence a conduit à des incivilités, en augmentation depuis la fin du Covid, telles que des barbecues sauvages, des baignades dans les lacs de montagne et la dégradation de la flore, justifiant les mesures de restriction prises.
Ce changement de comportement des visiteurs est observé dans de nombreux parcs régionaux et réserves naturelles, avec l’arrivée de profils de randonneurs et de bivouaqueurs différents. Les Hautes-Alpes ont accueilli plus de visiteurs, notamment des internationaux, et des profils plus jeunes, entraînant une méconnaissance du milieu montagnard et des pratiques à adopter.
En Isère, la station de Chamrousse a également été confrontée à des abus, tels que la destruction d’arbres, des baignades excessives dans le lac Achard et des feux de camp interdits, révélant une méconnaissance des pratiques en altitude chez les citadins. Des mesures d’interdiction temporaire du bivouac ont été prises pour réguler les flux de visiteurs et préserver l’écosystème naturel.
Au parc national de la Vanoise, la politique de préservation constitue un exemple pour d’autres parcs régionaux, avec des actions telles que la signalétique, la sensibilisation au bivouac et la gestion de l’eau. Des professionnels de montagne accompagnent les visiteurs pour favoriser des comportements responsables et préserver les milieux fragiles de montagne.
Malgré ces initiatives, le défi reste de faire passer l’information et d’organiser les flux de visiteurs pour protéger ces espaces naturels spectaculaires. Il est essentiel de privilégier des endroits moins fragiles mais tout aussi beaux, et d’encadrer les activités de loisirs en montagne pour assurer leur durabilité.