Les agences immobilières réclament une hausse des frais d’agence au nom de leur survie. Les professionnels de l’immobilier, confrontés à une conjoncture difficile depuis plusieurs années, demandent une augmentation de leurs honoraires pour les locations de logements. En effet, selon eux, les plafonds d’honoraires n’ont pas évolué depuis une décennie, malgré les coûts croissants liés à leur activité. Une situation qui risque d’avoir un impact direct sur les locataires, déjà soumis à des loyers élevés dans certaines villes.
En France, les frais d’agence représentent en moyenne 5% du prix de vente d’un logement, soit plus de 12.000 euros pour un bien à 250.000 euros. Les locataires, quant à eux, doivent généralement payer entre 8 et 12 euros par mètre carré, auxquels s’ajoutent 3 euros par mètre carré pour la réalisation de l’état des lieux. Une somme non négligeable qui augmente le coût global de la location pour les locataires.
Pour tenter de faire entendre leur voix, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), l’Union des syndicats de l’immobilier et le Syndicat national des professionnels de l’immobilier ont décidé de déposer un recours devant le Conseil d’État. Ils réclament une hausse de 13,75% de leurs honoraires pour compenser l’absence de revalorisation depuis une décennie. Une demande qui, si elle est acceptée, pourrait entraîner une augmentation significative des frais d’agence pour les locataires.
À Paris, où les honoraires des agents immobiliers sont plafonnés à 15 euros par mètre carré, les frais d’agence pourraient augmenter de 100 euros pour un logement de 50 mètres carrés. Une situation similaire se présente à Lyon, avec une hausse de 89 euros, et à Reims, avec une augmentation de 76 euros. Des montants qui ne manqueront pas d’alourdir la facture des locataires, déjà soumis à des loyers élevés dans certaines régions.
Face à cette situation, la Fnaim alerte sur les difficultés rencontrées par les agences immobilières. Selon la fédération, environ 1400 faillites sont à craindre d’ici 2024, un record depuis juillet 2009, d’après le cabinet Altares. En seulement trois ans, le nombre de faillites a plus que quadruplé, mettant en péril la survie de nombreuses entreprises du secteur.
Face à ces enjeux, le gouvernement devra prendre une décision qui tienne compte à la fois des intérêts des professionnels de l’immobilier et de ceux des locataires. Une tâche délicate dans un contexte économique où les tensions sont palpables et où la question du logement devient de plus en plus préoccupante pour de nombreux ménages.