ANALYSE – Face à une Assemblée sans majorité claire, les partisans de Macron prêts à partager le pouvoir, sans le céder complètement.
« On conduit avec des antibrouillards. » Cette expression, venue d’un habitué de l’Élysée, illustre parfaitement l’incertitude actuelle. Après le second tour des élections législatives dimanche dernier, le camp présidentiel compte ses pertes (environ 80 élus) et cherche à définir la suite des événements. Comme il l’avait annoncé dès dimanche soir à ses proches rassemblés à l’Élysée, Emmanuel Macron a décidé de prendre son temps. Ce lundi matin, alors que Gabriel Attal lui remet sa lettre de démission, le président lui demande officiellement de rester premier ministre « pour le moment afin d’assurer la stabilité du pays », selon l’Élysée.
Parallèlement, le chef de l’État multiplie les consultations, espérant rester au centre du jeu politique, fort de ses 168 députés – dont 102 de Renaissance, 35 du Mouvement démocrate (MoDem) et 26 d’Horizons, en plus de quelques élus UDI et membres du Parti radical. « Pour l’instant, le président semble s’orienter vers une coalition allant des communistes à la droite »…
Ce panorama politique complexe laisse entrevoir des négociations ardues pour la formation d’une majorité parlementaire stable. De nombreux scénarios sont envisageables, du pacte de non-agression avec certaines formations politiques à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. La tâche ne sera pas aisée pour Emmanuel Macron, obligé de jongler entre les différents intérêts en présence tout en préservant ses propres objectifs politiques.
Dans ce contexte incertain, une chose est sûre : le pouvoir ne sera pas laissé totalement aux mains de l’opposition. Les macronistes sont prêts à partager, mais pas à abandonner complètement leur position dominante. Une nouvelle ère de coalition politique semble se profiler à l’horizon, avec ses avantages et ses risques. Seul le temps dira si Emmanuel Macron parviendra à relever ce défi et à maintenir le cap dans ce paysage politique mouvant.
