Le complexe de Forest City à Johor Barhu en Malaisie représente un projet immobilier pharaonique qui incarne les défis de l’immobilier en Chine. En effet, ces tours de 35 étages érigées au-dessus de la forêt équatoriale illustrent la crise que traverse le secteur immobilier chinois. Alors que ce projet futuriste de Country Garden ambitionne d’accueillir près de 700 000 habitants d’ici 2035, la réalité actuelle est bien différente. Seulement 15% du projet a été réalisé depuis son lancement en 2016, ce qui confère au chantier des airs de ville fantôme perdue dans un paysage paradisiaque.
Dans les allées du centre commercial de Forest City, la désolation règne. Les rideaux de fer des boutiques sont baissés, seules quelques rares enseignes demeurent ouvertes. L’atmosphère est étrange, presque irréelle, évoquant une dystopie urbaine. Les quelques visiteurs venus explorer ce lieu fascinant se plongent dans une ambiance où le rêve et la désillusion se côtoient.
Située à des milliers de kilomètres de Pékin, Forest City symbolise les excès de l’immobilier chinois, touché de plein fouet par la crise économique mondiale. Les mastodontes du secteur, comme Country Garden, se retrouvent menacés par des dettes colossales et des difficultés financières croissantes. Le secteur immobilier chinois, qui a longtemps été le moteur de la croissance du pays, montre désormais des signes inquiétants de ralentissement.
Forest City devait incarner un nouveau paradis tropical pour la classe moyenne chinoise en quête d’investissements sûrs et rentables. Malgré les assurances de Country Garden quant à la normalité de ses activités en Malaisie, la réalité du terrain est bien différente. Le projet peine à attirer des investisseurs et les ventes stagnent, laissant planer le spectre de la faillite sur le promoteur chinois.
Face à ces difficultés, Country Garden cherche des solutions pour éviter la banqueroute. Un partenariat avec le sultan de Johor, riche monarque local, permet de maintenir à flot le projet. La géopolitique régionale joue également en faveur de Forest City, alors que la Chine renforce ses liens avec la Malaisie dans un contexte de rivalité sino-américaine croissante en Asie du Sud-Est.
Malgré les déboires financiers et les incertitudes entourant l’avenir de Forest City, le projet continue de susciter l’intérêt des investisseurs et des autorités malaisiennes. Des mesures sont envisagées pour relancer ce complexe immobilier en déshérence, tandis que de nouveaux investissements chinois pourraient venir dynamiser la région. Forest City, témoin des excès de l’immobilier chinois, demeure un enjeu majeur pour l’économie de la région et pour l’avenir des investissements chinois à l’étranger.