Le syndrome de Diogène, une maladie insidieuse qui touche de plus en plus de personnes en France, a récemment suscité l’attention du Conseil de Paris. Ce syndrome, qui se manifeste par une accumulation compulsive d’objets et de détritus à domicile, est souvent lié à un isolement social suite à des événements comme un décès, un divorce ou une perte d’emploi. Bien que touchant principalement les personnes âgées, il peut également affecter des personnes plus jeunes, et semble être plus fréquent dans les quartiers huppés où l’isolement social peut être plus marqué.
Maud Gatel, présidente du groupe Modem, Démocrates et Écologistes, a souligné lors d’une récente session du Conseil de Paris que ce syndrome est insuffisamment diagnostiqué et pris en charge en France. En effet, selon les estimations, environ 1 personne sur 2000 serait touchée par ce trouble, mais il existe un manque criant de données officielles à ce sujet. En 2023, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris a enregistré 145 signalements spécifiques liés au syndrome de Diogène, contre 107 l’année précédente.
Pour mieux comprendre l’ampleur de ce phénomène et son évolution à Paris, une étude sera prochainement menée en collaboration avec l’Agence régionale de santé d’Île-de-France. Des actions de prévention et de sensibilisation seront également mises en place auprès des gardiens d’immeubles, copropriétaires, syndics, professionnels de santé et artisans, afin de repérer et signaler plus efficacement les cas de syndrome de Diogène. Par ailleurs, des dispositifs comme l’aide «louez solidaire» seront proposés aux propriétaires bailleurs pour les aider à réhabiliter des logements endommagés par des occupants atteints de ce syndrome, en échange de leur engagement à les louer à des ménages modestes.
En définitive, le syndrome de Diogène représente un véritable défi pour les autorités et les professionnels de santé, d’autant plus qu’il tend à se propager de manière inquiétante. Face à cette problématique complexe, il est impératif de multiplier les efforts de sensibilisation, de prévention et de prise en charge pour limiter les conséquences dramatiques de ce syndrome sur les individus et sur la société dans son ensemble.