À quoi bon s’ouvrir aux autres si l’on ne parvient pas à ouvrir une fenêtre sur soi ? Cette question soulève un aspect essentiel de notre relation avec les autres et avec nous-mêmes. En effet, si la capacité à ressentir de l’empathie pour autrui est louable, il est tout aussi important de pratiquer l’auto-empathie, c’est-à-dire cette capacité à reconnaître et nommer nos propres émotions.
Pour le psychiatre Serge Tisseron, auteur de l’ouvrage L’Empathie, l’auto-empathie est essentielle car elle nous permet de comprendre nos propres états affectifs. Comment peut-on prétendre être en connexion avec les autres si l’on n’est pas en connexion avec soi-même ? Cette introspection, cette ouverture à nos propres émotions, est le premier pas vers une relation saine avec les autres.
L’empathie a ses racines dans les premiers liens que nous tissons avec nos proches. Le sourire d’une mère envers son enfant crée une connexion émotionnelle profonde. Dès les premiers mois de vie, le bébé apprend à reconnaître les émotions à travers les mimiques de sa mère. Cette capacité à se mettre à la place de l’autre est le fondement même de l’empathie.
L’empathie se développe dès la première année de vie, mais elle est indissociable de l’auto-empathie. Cette capacité à se connecter à ses propres émotions, à les reconnaître et les nommer, est un processus continu tout au long de la vie. C’est en se comprenant soi-même que l’on peut véritablement comprendre les autres.
Il est donc essentiel de cultiver cette auto-empathie, cette capacité à se connecter à soi-même. Il ne s’agit pas d’être égocentrique ou narcissique, mais simplement de se donner les moyens de mieux se comprendre pour mieux comprendre les autres. Prendre le temps de s’écouter, d’identifier ses émotions, de les nommer, est un exercice quotidien qui peut transformer notre relation aux autres.
Alors, comment développer cette auto-empathie ? Il existe plusieurs moyens, notamment la méditation, la pratique artistique, l’écriture ou la thérapie. Toutes ces activités permettent de se connecter à ses émotions, de les explorer et de mieux les comprendre. En prenant le temps de se pencher sur soi-même, on ouvre la voie à une meilleure compréhension de soi et des autres.
En fin de compte, l’auto-empathie est un acte d’amour envers soi-même et envers les autres. En se connectant à nos propres émotions, en les reconnaissant et en les nommant, on apprend à mieux se comprendre et à mieux comprendre ceux qui nous entourent. C’est en ouvrant cette fenêtre sur soi que l’on peut véritablement s’ouvrir aux autres et au monde qui nous entoure.