Le portrait de cette diplomate, figure centrale de la Cop21 et de la Convention citoyenne pour le climat, a suscité une fin de non-recevoir chez les Insoumis. L’économiste de 73 ans se présente comme une « femme de gauche et écologiste ».
Universitaire engagée et diplomate respectée par les défenseurs de l’environnement, Laurence Tubiana a été proposée par les socialistes, les écologistes et les communistes lundi soir pour briguer le poste de Premier ministre. À l’âge de 73 ans, elle est considérée comme étant la cheville ouvrière de l’accord de Paris en 2015, puis de la Convention citoyenne sur le climat. Cependant, les Insoumis ont exprimé leur réticence à ce choix, critiquant son profil jugé trop proche d’Emmanuel Macron. Voici cinq choses à savoir sur Laurence Tubiana.
Elle a eu un bref passage en politique
Intellectuelle parfaitement anglophone, professeure à Columbia et à Sciences Po, Laurence Tubiana est passionnée par la politique et les questions internationales. En 1997, elle intègre le cabinet du Premier ministre socialiste Lionel Jospin en tant que conseillère pour le développement durable, s’impliquant ainsi dans les négociations du protocole de Kyoto. « Je le connaissais depuis très longtemps, j’ai d’abord été son assistante quand il était professeur à l’université », nous a-t-elle confié en 2015. Quinze ans plus tard, en 2013, elle a facilité le débat national initié par le président François Hollande pour établir un avenir énergétique en France, réunissant une diversité de participants tels que des syndicats, des ONG, des élus et le Medef.
Elle a déjà refusé un poste au gouvernement
En juillet 2020, alors fraîchement reconnue pour son rôle clé dans la Cop21 et la Convention citoyenne pour le climat, Laurence Tubiana a annoncé qu’elle ne souhaitait pas intégrer le gouvernement, alors que son nom circulait dans la presse pour le ministère de l’Écologie lors d’un remaniement. « Je ne crois plus en la politique des petits pas », a-t-elle souligné. « Il me semble que je suis plus utile où je me trouve actuellement, en surveillant attentivement la mise en œuvre des pistes avancées par la Convention citoyenne. Un gouvernement plus technocratique n’est pas ce que je recherche », affirmait cette femme de gauche et écologiste, souhaitant poursuivre sa réflexion sur une feuille de route mettant la justice sociale au cœur de la transition écologique.
Elle a été l’architecte de l’accord de Paris et de la Convention citoyenne sur le climat
La plus grande réalisation de Laurence Tubiana reste la construction complexe d’un compromis autour de l’accord de Paris sur le climat. Elle a consacré deux ans de sa vie à ces négociations historiques, parcourant le monde pour élaborer un texte parfois obscur mais capable de rassembler des signatures de la Chine aux États-Unis. Son objectif : pousser chaque pays à en faire davantage. Son engagement résolu dans la lutte contre le dérèglement climatique s’est élargi en 2020 aux citoyens ordinaires avec la Convention citoyenne pour le climat, qu’elle a co-organisée. Cette expérience politique inédite se traduit selon elle par un véritable projet de société, critiquant cependant la reprise très partielle par le gouvernement d’Emmanuel Macron. Elle est également membre depuis sa création en 2019 du Haut Conseil pour le climat, un organisme indépendant chargé d’évaluer les politiques climatiques en France.
Elle jouit d’une grande influence dans les sphères environnementales, économiques et diplomatiques
Le climat, et par extension la question énergétique, Laurence Tubiana s’y est naturellement intéressée à travers ses recherches sur l’agriculture et le développement, ayant même créé une ONG, Solagral, et un institut de recherche, l’Iddri. « J’ai toujours été convaincue que la recherche, l’information et les analyses pouvaient modifier les mentalités sur la base d’une analyse objective », déclarait-elle en 2015. Respectée dans le domaine environnemental, cette native d’Oran, d’un père juriste travaillant dans le tabac et le cinéma, et d’une mère importatrice de meubles scandinaves, préside depuis 2017 la Fondation européenne pour le climat (ECF).
Elle a signé une tribune critiquée par les Insoumis
Le 11 juillet, Laurence Tubiana cosignait une tribune dans Le Monde appelant le NFP à tendre la main aux autres acteurs du front républicain pour discuter d’un programme d’urgence républicain. La France insoumise a réagi vivement, critiquant la diplomate pour avoir signé une tribune appelant à une coalition et un programme commun avec les macronistes. Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a déclaré que sa candidature serait un renoncement au programme du Nouveau Front populaire selon les Insoumis.
Cette réécriture de l’article initial réaffirme la trajectoire et l’influence de Laurence Tubiana en mettant en lumière des éléments clés de sa carrière et de son engagement en faveur de l’environnement et de la justice sociale.