La remontée des taux des crédits immobiliers pourrait redonner de l’attractivité aux anciens Plans épargne logement (PEL) comme outil de financement d’un projet immobilier, selon un rapport de la Banque de France publié mercredi. Alors que les taux d’intérêt étaient particulièrement bas entre 2015 et 2022, de nombreux PEL ont simplement servi d’épargne sans être utilisés pour un prêt. Cependant, avec l’évolution du marché, ces PEL sont devenus des placements à part entière, bien rémunérés, plutôt que des outils de financement comme à l’origine.
Le PEL a la particularité d’être un produit hybride, combinant épargne et prêt immobilier. En effet, il permet de constituer une épargne destinée à l’achat d’un bien immobilier ou à des travaux, tout en ouvrant des droits à un prêt. Ainsi, le PEL affiche deux taux: l’un définissant la rémunération de l’épargne et l’autre bloquant un taux d’emprunt pour les 15 années suivantes.
Pour une grande majorité de PEL, le taux d’emprunt proposé est inférieur ou égal à 2,5%, ce qui est très compétitif par rapport au marché actuel où les taux avoisinent les 4% (hors assurance et frais divers). Les anciens PEL, ouverts avant la remontée des taux de crédit immobilier en 2022, sont particulièrement avantageux à ce niveau. En effet, le taux de liquidation, équivalent au taux d’emprunt, est de 3,2% pour les PEL ouverts en 2023, mais descend à 2,2% pour ceux souscrits entre 2016 et 2022, à condition d’être détenus au moins quatre ans.
Avec la remontée des taux de crédit immobilier et la moindre attraction des PEL par rapport à d’autres produits d’épargne, le rapport annuel de la Banque de France souligne que le PEL pourrait retrouver sa vocation initiale. En effet, il semble se recentrer sur son objectif premier qui est de fournir un financement avantageux pour un projet immobilier, plutôt que d’être perçu comme un simple instrument de placement.
Actuellement, l’encours des PEL est en nette baisse depuis la fin de l’année 2022. En un an et demi, il est passé de 282 milliards d’euros à 236 milliards d’euros fin avril, soit une diminution de 16,3% sur la période, selon les données de la Banque de France. Il retrouve ainsi un niveau plus bas que celui observé depuis fin 2015, marquant une évolution significative dans l’utilisation et la popularité de ce produit d’épargne réglementée.