ANALYSE – Élus à quelques jours d’intervalle, le Parti travailliste et le NFP ont fait triompher la gauche des deux côtés de la Manche. Mais ils n’ont à peu près rien en commun.
Avec la dissolution de l’Assemblée nationale, les élections législatives françaises et les élections générales britanniques se sont fortuitement déroulées presque simultanément. En l’espace d’une semaine, les deux pays ont chacun porté leur gauche en position de force, sous la forme d’une coalition en France, et avec le Parti travailliste au Royaume-Uni. En donnant la majorité absolue au Labour à la Chambre des communes et donc les clés de Downing Street à Keir Starmer, les Britanniques ont rendu le pouvoir à une gauche qui en était privée depuis 14 ans. Une semaine plus tard, le Nouveau front populaire arrivait en tête à l’issue des élections législatives, alors que la gauche française n’avait plus dominé l’Assemblée depuis huit ans.
Dans l’Hexagone, certaines personnalités de gauche ont salué cette victoire outre-Manche comme s’il s’agissait de celle d’un allié idéologique, qui préfigurait la leur. «God save the LEFT !» s’est réjoui le premier secrétaire du PS Olivier Faure sur X
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Nous voilà plongés dans une période où la gauche politique retrouve sa place dans les pays européens. En France, avec une coalition de partis de gauche majoritaire à l’Assemblée nationale, et au Royaume-Uni, avec la victoire écrasante du Parti travailliste mené par Keir Starmer. Deux événements qui marquent un tournant dans la politique contemporaine et qui redonnent espoir aux progressistes des deux côtés de la Manche.
Mais malgré ces victoires consécutives, il est important de souligner que le Parti travailliste britannique et le Nouveau front populaire français n’ont pas grand-chose en commun. Leurs programmes politiques, leurs approches idéologiques et même leurs visions de la société sont divergentes. Alors que le Labour prône un socialisme démocratique et un État-providence fort, le NFP français met en avant un populisme de gauche et une volonté de renouveler la politique traditionnelle.
Cependant, il est indéniable que ces deux victoires ont un point commun : elles marquent un rejet des politiques conservatrices en place depuis plusieurs années. En France, le Nouveau front populaire a su capitaliser sur le mécontentement populaire face aux politiques libérales menées par Emmanuel Macron. En Grande-Bretagne, le Labour a réussi à convaincre les électeurs que le gouvernement de Boris Johnson ne répondait pas aux attentes de la population, notamment en matière de santé et d’éducation.
Dès lors, la question qui se pose est de savoir comment ces deux gauches vont gouverner et quelle sera leur capacité à mettre en place leurs réformes respectives. Si la coalition française semble réunir une majorité confortable à l’Assemblée nationale, le gouvernement britannique de Keir Starmer devra composer avec une chambre des communes divisée et des défis économiques importants à relever.
Il est également intéressant de noter que ces victoires de la gauche interviennent dans un contexte international particulier, marqué par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. Les nouveaux gouvernements français et britannique auront à gérer les conséquences sociales et économiques de cette crise, tout en mettant en œuvre des politiques de relance efficaces.
En conclusion, les élections récentes en France et au Royaume-Uni ont donné un nouvel élan à la gauche politique, tout en soulignant la diversité des mouvements progressistes en Europe. Il revient désormais aux gouvernements nouvellement élus de concrétiser les espoirs placés en eux et de répondre aux attentes des citoyens. Une chose est sûre : le vent tourne à gauche de part et d’autre de la Manche, et il faudra suivre de près l’évolution de ces nouveaux gouvernements pour en mesurer l’impact sur la scène politique internationale.