Alors que l’importance de la voiture individuelle diminue dans les grandes villes, les parkings restent néanmoins indispensables. Les places de stationnement bien situées se font rares et donc coûteuses. Dans les quartiers les plus prisés de la région parisienne, il faut compter environ 150 euros par mois pour pouvoir garer sa voiture, voire davantage (173 euros à Neuilly-sur-Seine), et environ 100 euros dans de nombreuses grandes villes. C’est ce que révèle l’Observatoire du stationnement lancé récemment par Yespark, une société spécialisée depuis 10 ans dans la location de places de stationnement à long terme. Sur son site, elle propose en temps réel les prix moyens dans près de 700 communes avec un parc locatif de plus de 70 000 places (ces données ont été compilées au 17 juillet 2024).
« La progression des prix est moins rapide qu’entre 2010 et 2020 », constate Baptiste Essig, responsable marketing chez Yespark. À Paris, les tarifs tendent à se stabiliser, mais en périphérie de la capitale, où la voiture est moins remise en question et où la construction se poursuit, les prix augmentent toujours. Malgré tout, même si la tendance est moins forte à Paris, les places de stationnement restent très recherchées. Tout d’abord, car la mairie prévoit de supprimer encore 70 000 places de stationnement en surface d’ici 2026. « C’est un mouvement qui a débuté à Paris mais qui se propage dans d’autres grandes villes », souligne Baptiste Essig. Le stationnement devient payant, puis celui des motos, les amendes augmentent et les SUV voient leur tarif majoré.
De nouveaux usages
Par ailleurs, alors que la voiture individuelle recule, les parkings trouvent de nouveaux usages. Yespark observe une augmentation de sa clientèle professionnelle, notamment avec le développement de l’autopartage. Il est également nécessaire de prévoir davantage de places pour les vélocargos et les bases de logistique urbaine. Sans oublier les VTC électriques qui requièrent des places avec bornes de recharge électriques, le réseau public étant souvent saturé. Pour les motos et scooters, qu’ils soient électriques ou non, la clientèle augmente là où le stationnement des deux-roues devient payant. « À l’avenir, les vélos électriques pourraient également s’intéresser à nos services, étant donné le coût élevé de ces engins et la nécessité de les garer près de chez soi », explique Baptiste Essig.
En dehors de la région Île-de-France, le stationnement reste très onéreux dans des villes telles que Nice, Annecy, Marseille ou Aix-en-Provence. Mais ces villes sont aussi celles où les forfaits post-stationnement – un nouveau terme politiquement correct pour désigner les amendes – ont le plus augmenté. Ils peuvent aller jusqu’à 60 euros à Lyon ou 35 euros à Grenoble, Strasbourg et Bordeaux, où la majoration peut atteindre 85 euros en cas de dépassement du délai de règlement initial. Dans ces conditions, il est préférable de louer un parking… ou de songer à déménager dans des régions où le stationnement est moins cher.