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En pleine flambée de cette maladie très contagieuse, la Haute Autorité de Santé rappelle que le rappel vaccinal administré pendant la grossesse est sûr et très efficace.
Les nouveaux-nés sont les premières victimes de l’épidémie de coqueluche qui frappe la France depuis le début de l’année. Sur les 17 décès attribués à cette maladie en 2024 (selon le bilan de Santé Publique France au 28 juin), 12 étaient des bébés âgés d’un à deux mois : un chiffre plus élevé que lors de l’épidémie de 2017, et la vague actuelle est loin d’être terminée. En plus des décès, 59 nourrissons de moins de 6 mois ont été hospitalisés pour des formes sévères ou asphyxiantes, nécessitant de longues et difficiles réanimations.
Cependant, la situation ne semble pas prête de s’améliorer. La recrudescence de la coqueluche est un phénomène européen et la maladie, qui se transmet par voie aérienne, est extrêmement contagieuse. Une vigilance accrue sera ainsi nécessaire pendant la période des Jeux Olympiques et Paralympiques, qui rassembleront de nombreux touristes.
Face à l’ampleur de cette vague (dont l’ampleur et la durée sont imprévisibles), le ministère de la Santé a saisi la Haute Autorité de Santé. Dans un document de recommandations publié récemment, la HAS insiste sur la nécessité de vacciner les femmes enceintes au cours du deuxième trimestre de grossesse, car il s’agit du meilleur moyen de protéger leur enfant durant ses premiers mois de vie.
Cependant, cette recommandation est relativement récente – datant de 2022 – et reste peu connue du grand public et des professionnels de santé. Cela se reflète dans le faible taux de vaccination des femmes enceintes : seulement 16 à 18% d’entre elles reçoivent actuellement le rappel de la coqueluche entre la 20e et la 36e semaine de grossesse. Ce taux est jugé insuffisant comparé à l’efficacité de la stratégie, souligne le Dr. Anne-Claude Crémieux, présidente de la Commission technique de vaccination de la HAS.
Elle rappelle que cette vaccination a une efficacité de 92% contre le décès de l’enfant et de 90% contre les formes graves. Malgré le caractère récent de cette pratique en France, elle a montré son efficacité dans des pays comme le Royaume-Uni ou les États-Unis, où elle est pratiquée depuis plus de dix ans, sans signal inquiétant provenant des systèmes de pharmacovigilance. Les vaccins utilisés sont le Boostrixtetra ou le Repevax, qui protègent également contre la diphtérie, le tétanos et la polio.
Concernant les nourrissons, il est essentiel de ne pas prendre de retard dans leur vaccination contre la coqueluche, étant donné le contexte de recrudescence de la maladie. Le vaccin de la coqueluche est généralement administré en combinaison avec d’autres vaccins. Même en cas d’accouchement imminent, une femme enceinte peut se faire vacciner jusqu’à 15 jours avant la naissance pour protéger partiellement son enfant.
Si le rappel n’a pas été fait pendant la grossesse, l’entourage proche d’un nourrisson de moins de 6 mois est encouragé à se faire vacciner si le dernier rappel date de 5 ans ou plus. Cette stratégie, appelée « cocooning », vise à protéger le nourrisson en empêchant la circulation du virus autour de lui. En revanche, si la mère a reçu son rappel en temps voulu pendant la grossesse, ce n’est pas nécessaire.
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