Emmanuel Macron a choisi de mettre en avant l’importance d’une « trêve olympique et politique » pendant sa visite au village des athlètes à Saint-Denis ce lundi. Mais derrière ce discours symbolique se cache une réalité bien plus complexe.
Alors que la France est actuellement en attente d’un nouveau Premier ministre pour remplacer le gouvernement démissionnaire, le Président Macron a préféré taire toute considération politique, mettant en avant l’esprit de « trêve olympique » de cette « fête sportive ». Mais cette idée n’est pas nouvelle : dès mi-avril, le chef de l’État évoquait sa volonté d’instaurer une trêve mondiale durant les prochains Jeux Olympiques de Paris.
Cette trêve olympique, qui remonte à une résolution de l’ONU datant de 1993, semble pourtant être davantage un symbole qu’une réalité tangible. L’histoire regorge d’exemples où la paix n’a pas été respectée malgré de belles déclarations en ce sens. En Grèce antique déjà, la trêve olympique était davantage un moyen d’assurer la sécurité des participants et des spectateurs qu’une véritable cessation des hostilités entre les cités grecques.
Plus récemment, les tentatives de trêves mondiales lors des Jeux Olympiques ont fait face à de nombreux échecs. La Première Guerre mondiale avait déjà vu les Jeux de 1916 annulés en raison du conflit armé. Et en 1936, les Jeux se tenaient à Berlin sous le joug d’Hitler. En cette année 2024, malgré les appels à la paix de personnalités comme le Pape François, la menace d’une nouvelle rupture de la trêve semble réelle.
La célébration d’une messe à Paris vendredi dernier ou les déclarations du Pape ne sont pas parvenues à garantir une trêve internationale lors des prochains Jeux. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, cette trêve n’est en aucun cas contraignante pour les pays qui la signent. Et les précédents historiques montrent que même lors des grands événements sportifs, les conflits internationaux peuvent éclater à tout moment.
Si le symbole de la trêve olympique est bel et bien présent dans l’imaginaire collectif, sa mise en pratique reste incertaine. La politique et les enjeux internationaux ont souvent eu raison de ces moments de paix, laissant place à des jeux bien plus dangereux que ceux prévus par le programme des Jeux Olympiques.