Contre une victoire sur un jeu vidéo d’affrontement, les utilisateurs peuvent remporter des bons de réduction et des gains financiers. Plusieurs marques sont déjà partenaires.
«On voulait réaliser le rêve de tous les joueurs de jeux vidéo qui ne sont pas professionnels ou streamers», sourit Adam Nabawy, co-fondateur de la start-up Bogs. Cette entreprise française lance aujourd’hui son application en version bêta sur iOS et Android. Fortnite, Apex Legends ou Counter Strike, sur son interface, les gamers peuvent s’affronter sur des jeux parmi les plus populaires, et ce dans tous les modes possibles. «En battle royale sur Fortnite, le joueur qui fait le plus de ’kills’ gagne. Ils sont récompensés quel que soit leur niveau» appuie-t-il. L’idée de cette application est presque venue d’elle-même. «À l’origine, tous les membres de l’équipe sont des gamers passionnés», raconte le fondateur, lui-même adepte de la franchise Call of Duty.
Des passionnés parient sur les résultats d’équipes de football, de chevaux de course ou d’écuries automobiles… alors pourquoi ne pas miser sur sa propre victoire? Avec Bogs, c’est possible, même sans être particulièrement doué, car l’algorithme de la plateforme permet de mettre en compétition deux joueurs du même niveau. «La plupart des utilisateurs ont un niveau plutôt moyen, soutient le co-fondateur. Le jeu vidéo compétitif est réservé aux très bons joueurs», souligne-t-il. Dans l’Hexagone, plus de 39 millions de personnes jouent aux jeux vidéo, soit 7 Français sur 10. Plus de la moitié d’entre eux y joue au moins une fois par semaine, selon la dernière étude du Syndicat d’éditeurs de logiciels de loisirs (SELL) et de Médiamétrie. Pour tenter de vivre de leur passion, de plus en plus de gamers se lancent sur YouTube ou sur Twitch mais échouent à se démarquer. Quelque 2 millions de joueurs français participent à des compétitions de jeux vidéo, mais seuls 150 à 300 d’entre eux parviennent à en faire leur principale activité professionnelle.
Miser un nombre de pièces
Pour attirer les gamers, rien de mieux qu’une plateforme qui reprend elle-même les codes des jeux vidéo. Sur l’application, chaque joueur mise une certaine somme de «Bogs», pièces virtuelles payées avec de la vraie monnaie (cinq Bogs valent un euro). Le vainqueur de la partie remporte la mise totale, qui se transforme en argent réel à transférer directement sur son compte bancaire. «Impossible de tricher, rassure le fondateur. On sait directement quand la partie se termine et le score final.» Pour s’assurer que tous les joueurs sont de bonne foi, la start-up oblige les utilisateurs à reporter manuellement leur score en prenant une photo de leur écran. «Cela nous permet de bannir les joueurs qui mentent», justifie Adam Nabawy. Pour chaque partie, le vainqueur peut remporter jusqu’à 60 euros.
Comme sur les jeux League of Legends ou Overwatch , Bogs intègre un système de classement, où le joueur peut monter en rang grâce à ses victoires, de «Bronze I» en passant par la catégorie «Or» en terminant par le rang d’«Ultra». Plus le joueur monte, plus les récompenses sont intéressantes. Elles commencent par des bons de réduction de 20% chez différentes marques partenaires jusqu’à des produits limités tels que «des cartes cadeaux chez TheFork, des bons d’achat chez TripAdvisor ou un abonnement à Fitness Park».
Sur Bogs, l’utilisateur peut choisir sur quel jeu il souhaite affronter son adversaire, et mise la somme voulue en pièces virtuelles.
Bons de réduction
Un partenariat qui bénéficie aux deux parties. Les entreprises utilisent généralement les bons de réduction pour attirer de nouveaux clients, fidéliser les anciens ou réduire les stocks. Mais «lorsque les marques envoient leurs bons par mail, les gens ouvrent le courriel et oublient de les utiliser, estime Adam Nabawy. C’est plus rentable de jouer pour débloquer des bons, parce qu’on se souvient s’être battu pour les obtenir.» Bogs se targue d’avoir fait passer le taux d’utilisation des bons de réduction de ses marques partenaires de 15% à 88%. La start-up, quant à elle, se rémunère sur les gains du gagnant de la partie à hauteur de 15 à 20% de la mise.
La start-up tricolore lancée fin 2022 par Adam Nabawy et Claire Souci a levé 100 000€ auprès de business angels en trois mois d’existence. Elle compte dorénavant 11 salariés, dont des designers, des développeurs, et des équipes dédiées au marketing. La première version officielle de son application est prévue pour la rentrée, le 1er septembre prochain.