L’Agence départementale d’information sur le logement (Adil) de Paris a enregistré une forte augmentation des demandes concernant les congés donnés à des locataires dans les mois précédant les Jeux olympiques. Selon une note publiée mardi, entre septembre 2023 et avril 2024, l’Adil a reçu en moyenne 242 demandes par mois, mais ce chiffre a atteint 345 en mars et 277 en avril. Cette hausse s’explique en partie par la création d’une ligne téléphonique dédiée à cette question par l’Adil, mais elle peut également être liée au délai nécessaire pour libérer un logement meublé avant les Jeux olympiques qui se tiendront du 26 juillet au 11 août.
Il est important de rappeler que les propriétaires bailleurs ne peuvent demander à leurs locataires de quitter le logement que pour des raisons spécifiques, telles que la vente du bien, la reprise pour habiter eux-mêmes ou pour des travaux importants. Un congé ne peut prendre effet qu’à la date d’échéance du bail et doit être notifié au moins trois mois à l’avance pour un logement meublé, contre six mois pour un logement vide.
Une augmentation des congés pour reprise a été observée par l’Adil par rapport à une étude précédente menée en 2022, passant de 19 à 28% ne respectant pas les conditions de forme. En termes de fond, la part des congés invalides ou suspectés a également augmenté, passant de 21 à 27%. Les congés pour reprise ont également connu une augmentation, atteignant 40% en mars contre 35% entre septembre et avril. Ce type de congé est particulièrement litigieux car il est difficile de vérifier la véracité de la reprise avant le départ du locataire.
La part des congés pour des locations meublées a également fortement augmenté en quelques mois, passant de 29% en septembre 2023 à 43% en avril 2024. Cette augmentation pourrait être liée aux Jeux olympiques, les logements meublés étant plus faciles à louer pour des locations touristiques et bénéficiant d’un délai de préavis plus court.
Les locataires ayant consulté l’Adil pour un congé étaient plus nombreux à occuper de petits logements qu’en 2022, l’agence avance comme hypothèse le fait que l’interdiction progressive de la location des passoires thermiques pousserait certains propriétaires à vendre plutôt qu’à réaliser des travaux.