À raison de deux injections par an, le nouveau médicament du géant pharmaceutique Gilead semble être une avancée majeure dans la lutte contre le VIH, un virus qui continue de toucher des millions de personnes dans le monde. Commercialisé sous le nom de «Sunlenca», le lenacapavir serait capable de prévenir l’infection à hauteur de 100%, selon une récente étude. Cependant, son prix actuel de plus de 40 000 dollars par an et par personne soulève des questions sur son accessibilité.
Ce traitement révolutionnaire agit en bloquant une enzyme spécifique du VIH appelée «capside». Il est déjà autorisé en France depuis 2022 pour le traitement des adultes atteints d’une forme multirésistante du virus. En plus de son efficacité dans le traitement des patients, le lenacapavir semble également prometteur en prophylaxie, comme l’ont montré les résultats d’un essai clinique mené en Afrique du Sud et en Ouganda, où aucune femme traitée avec le médicament n’a été infectée.
L’avantage majeur de ce nouveau médicament est sa posologie : seulement deux injections par an, ce qui le rend beaucoup plus pratique que les traitements classiques à prendre quotidiennement. Cette formule semble améliorer l’observance du traitement et donc son efficacité. Cependant, le coût élevé du lenacapavir le rend inaccessible pour de nombreuses personnes vivant dans des pays à faibles revenus, pour qui il est particulièrement crucial de lutter contre la propagation du virus.
Des chercheurs britanniques estiment que le coût du lenacapavir pourrait chuter considérablement avec l’arrivée de versions génériques, atteignant seulement 40 dollars par an. Cette réduction significative du prix permettrait d’améliorer l’accès au traitement pour une plus grande partie de la population, notamment dans les pays les plus touchés par l’épidémie.
Gilead, le laboratoire qui commercialise le lenacapavir, se retrouve confronté à des pressions de la part de diverses organisations et personnalités pour rendre le médicament plus accessible. Des appels ont été lancés pour obtenir une licence de production générique bon marché via le Medecines Patent Pool, une initiative des Nations Unies qui vise à faciliter la fabrication de médicaments génériques à moindre coût.
Malgré les obstacles, certains experts voient en ce traitement une réelle opportunité de changer la donne dans la lutte contre le VIH. En combinant l’efficacité prouvée du lenacapavir avec une accessibilité accrue grâce à des versions génériques, il est possible d’envisager un avenir où la transmission du virus pourrait être considérablement réduite, voire stoppée. Reste à savoir si les laboratoires pharmaceutiques seront prêts à prendre les mesures nécessaires pour rendre cette vision réalité.