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À l’écoute de certains experts immobiliers, il est presque toujours le bon moment pour acheter : soit le marché est solide et on estime qu’il va continuer à augmenter, soit il a baissé et l’on peut faire de bonnes affaires en attendant qu’il remonte. Cette fois-ci cependant, les notaires interrogés par le portail de petites annonces Immonot prennent clairement position : selon eux, c’est le moment de vendre bien plus que d’acheter. La précédente édition de ce baromètre conseillait déjà de vendre, mais avec une légère avance : 45% des personnes interrogées privilégiaient la vente, 22% l’achat et 33% recommandaient d’attendre. Désormais, la situation a clairement évolué, avec une consigne affichée « vendre à tout prix » : 78% des notaires et négociateurs interrogés se prononcent en faveur de la vente, contre seulement 15% qui privilégient l’achat et 7% restants hésitants.
Comment en est-on arrivé là alors que le printemps apportait des signes d’optimisme? C’est surtout le contexte politique qui est à mettre en cause. « Tout changement politique a un effet plus ou moins désastreux sur l’activité immobilière », peut-on lire dans le compte-rendu du dernier baromètre. Et lorsque l’on ajoute l’incertitude sur le futur gouvernement, son approche fiscale, sa gestion des déficits… Résultat : toutes les prévisions sont désormais pessimistes.
Deux tiers des personnes interrogées prévoient des baisses de prix. La baisse des taux d’intérêt qui avait permis un retour sur le marché de certains candidats à l’achat pourrait bien s’inverser de nouveau si les déficits publics venaient à exploser. Ainsi, 67% des sondés estiment que les prix de l’immobilier vont baisser dans les mois à venir (contre 32% précédemment) et 68% pensent que les prix des terrains suivront cette tendance baissière (contre 46% auparavant). Pour les commerces, la situation est encore plus sombre, avec 70% des personnes interrogées anticipant des baisses de prix.
Cette baisse des prix ne profiterait pourtant pas à l’activité, puisque 58% des personnes interrogées estiment qu’elle va diminuer dans les deux prochains mois. « Il est très improbable qu’une situation politique plus stable ne se mette en place avant la fin de l’année et qu’une reprise du marché immobilier se dessine alors », poursuit Immonot.
« Nous sommes encore loin d’un marché normalisé », déclarait Me Thierry Delesalle, porte-parole des notaires du Grand Paris au Lesoir immobilier avant même le second tour des élections législatives. Entre une attitude attentiste, une attente déraisonnable de taux extrêmement bas qui ne reviendront pas, Me Delesalle se disait déjà « pessimiste » avant le verdict des urnes. Et la suite des événements ne lui a malheureusement pas donné de raisons de revoir son jugement.
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