Le phénomène de l’exode des médecins algériens vers l’étranger continue de susciter des débats et des préoccupations croissantes. L’authentification des diplômes des médecins, une mesure radicale prise par le gouvernement pour endiguer cette fuite des compétences, a récemment été au cœur de l’actualité.
Avec environ 15 facultés de médecine formant chaque année près de 5 000 médecins en Algérie, le pays fait face à une perte significative de son personnel médical qualifié. Nombre de ces diplômés sont attirés par des opportunités professionnelles à l’étranger, notamment en Europe, en Amérique du Nord et dans les pays du Golfe, où les conditions de travail et les rémunérations sont plus attractives.
La décision de geler l’authentification des diplômes des médecins algériens a été confirmée récemment par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari. Cette mesure vise à freiner l’exode des médecins et à tenter de trouver des solutions pour traiter ce phénomène, mais sans délai précis pour sa levée.
Malgré cette restriction, les recruteurs étrangers contournent cette mesure en demandant l’authentification des diplômes via les représentations diplomatiques algériennes à l’étranger ou les ambassades de leurs pays respectifs accréditées en Algérie. Cette situation laisse de nombreux jeunes médecins dans l’incertitude quant à leur avenir professionnel.
Le député El Ouardi Bradji, qui a interpellé le ministre sur ce sujet, a exprimé son scepticisme quant à l’efficacité de cette mesure. Il souligne que de nombreux médecins algériens cherchent des conditions de travail satisfaisantes à l’étranger en raison du manque d’emplois et de possibilités de spécialisation médicale en Algérie.
Bradji fait également valoir que si les médecins algériens trouvent des conditions de travail adéquates à l’étranger, ils seront potentiellement en mesure de revenir dans leur pays d’origine par la suite. Il appelle ainsi le gouvernement à reconsidérer cette mesure et à permettre à ceux qui le souhaitent de se former à l’étranger, soulignant que les pays d’accueil trouveront des solutions pour intégrer ces compétences.
En conclusion, l’exode des médecins algériens vers l’étranger demeure une préoccupation majeure pour le gouvernement et les acteurs de la santé en Algérie. La question de la fuite des cerveaux et des compétences médicales reste un défi à relever, nécessitant une réflexion approfondie et des mesures adaptées pour retenir et valoriser ces professionnels de la santé dans un contexte national et international compétitif.