Le secteur du bâtiment en France est confronté à une crise sans précédent, avec une baisse continue du nombre de permis de construire. Les dernières données publiées par le ministère de la Transition écologique montrent une tendance inquiétante, avec un plus bas historique atteint au mois de juin. En effet, entre juillet 2023 et juin 2024, seulement 347 900 logements ont été autorisés à la construction, soit une baisse de 15,3% par rapport à la période précédente.
Cette baisse concerne principalement les maisons individuelles, qui ont enregistré une baisse de 18,1% avec 124 600 autorisations. Les logements collectifs ont également été impactés, avec 223 300 autorisations accordées, soit une baisse de 13,7%. Au sein des logements collectifs, les résidences destinées aux étudiants, aux séniors, etc., ont mieux résisté avec une baisse de seulement 6,6%, comparé à une baisse de 15,4% pour les logements collectifs ordinaires.
Certaines régions s’en sortent mieux que d’autres. Les Hauts-de-France et la Bretagne ont enregistré des baisses de seulement 1,4% et 5% respectivement. En revanche, les régions les plus tendues comme l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et le Centre-Val de Loire ont vu une chute significative des permis délivrés, avec des baisses respectives de 21,1%, 21,1% et 23,5%.
Cette baisse du nombre de permis de construire a également des répercussions sur l’emploi. En effet, le nombre de chantiers commencés a chuté de 21,8% avec seulement 272 800 mises en chantier entre juillet 2023 et juin 2024, un chiffre historiquement bas. De nombreux acteurs du secteur de la construction ont été contraints d’annoncer des plans sociaux, tandis que des entreprises plus petites ont été contraintes de déposer le bilan.
Cette crise s’explique par une augmentation des coûts de construction, liée à des matériaux plus chers et à des normes environnementales plus strictes. Parallèlement, les acquéreurs ont été impactés par la remontée des taux d’intérêt et la réduction des dispositifs publics de soutien à l’immobilier neuf. La Fédération française du bâtiment redoute une vague de suppressions d’emplois, avec 90 000 postes menacés d’ici la fin de l’année et un total de 150 000 suppressions prévues pour mi-2025.