Le territoire arabe qui n’est pas reconnu comme un État par les Nations Unies envoie une délégation d’athlètes depuis 1996. Ces athlètes se préparent dans des conditions précaires faute d’infrastructures et de soutien financier adéquat. Pour eux, participer aux Jeux Olympiques est une victoire en soi.
Bien qu’éliminés ce dimanche dans leurs disciplines respectives, le boxeur Wassim Abou Sal et le nageur Yazan Al Bawwab, membres de la délégation palestinienne pour Paris 2024, ont exprimé leur fierté de représenter la Palestine aux Jeux. En dépit du contexte de guerre entre Israël et le Hamas, la participation à cet événement sportif mondial est un message fort pour ce territoire jamais reconnu comme un État.
«Je ressemble à un enfant de Gaza et le sport me permet de faire entendre ma voix, alors même que personne ne semble écouter les Palestiniens», a déclaré le nageur Yazan Al Bawwab. La lutte pour la reconnaissance du Comité National Olympique Palestinien remonte à 1933, mais le conflit avec Israël a souvent perturbé ses activités. Malgré les événements tragiques de Munich en 1972, le Comité a finalement été reconnu officiellement par le CIO en 1993.
La toute première représentation de la Palestine aux Jeux Olympiques remonte à 1996 à Atlanta, où l’athlète Majed Abu Maraheel a porté le drapeau palestinien. Depuis lors, seuls 33 athlètes ont représenté la Palestine aux Jeux, se préparant dans des conditions difficiles. La délégation palestinienne à Paris 2024 compte huit athlètes, trois de plus qu’aux derniers JO de Tokyo.
Dans le contexte de guerre actuel entre Israël et le Hamas, la présence des athlètes palestiniens à Paris est encore plus remarquée. Lors de la cérémonie d’ouverture, l’un des porte-drapeaux de la délégation a arboré une chemise dénonçant les violences subies par les civils à Gaza. Le Comité olympique palestinien a même demandé l’exclusion d’Israël des Jeux de Paris 2024.
La Palestine n’est pas le seul territoire à concourir sans être un État souverain. Hong Kong, Taïwan, Porto Rico, Guam, les Îles Vierges, les Bermudes, les Îles Caïmans et Aruba envoient également leurs délégations aux Jeux Olympiques. Chacun de ces territoires, malgré les obstacles, a su braver les difficultés pour participer à cet événement mondial de sport.
Cette année à Paris, le monde entier a les yeux tournés vers les athlètes représentant des territoires non reconnus comme des États souverains. Leur détermination et leur fierté démontrent que le sport est un langage universel qui dépasse les frontières politiques et les conflits. Chaque participation aux Jeux Olympiques est une occasion de prouver que malgré les obstacles, le sport peut unir et inspirer, même dans les pires moments de l’histoire.