La maire de Paris envisage d’entamer des négociations avec le gouvernement pour déterminer ce qui peut être conservé, où et pour combien de temps.
Et si la flamme olympique continuait à briller au-dessus du jardin des Tuileries même après la fin des Jeux Olympiques ? C’est le souhait de Anne Hidalgo. Poussée par l’engouement des visiteurs qui se ruent pour obtenir des billets (plus de 10 000 par jour depuis samedi) ou essaient de s’approcher le plus possible pour admirer la flamme s’élever au coucher du soleil, la maire de Paris a confirmé son souhait de préserver une partie de l’héritage à l’avenir.
Tout d’abord, avec la flamme. « J’aimerais beaucoup qu’elle reste », a déclaré la maire de Paris mardi soir sur France 2. Depuis la cérémonie d’ouverture vendredi, deux pétitions ont été lancées pour demander le maintien de la flamme et de son chaudron dans le jardin des Tuileries, au cœur de la capitale. Plus facile à dire qu’à faire cependant. D’abord parce qu’il n’est pas certain que la vasque olympique résiste à une utilisation prolongée, exposée aux intempéries, comme tout autre élément de patrimoine. Ensuite, le jardin des Tuileries appartient au domaine national du Louvre, donc à l’État, et non à la ville. Le parc de 25 hectares, symbole de l’art des jardins « à la française », est géré depuis 2005 par le musée et est également inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1991. « Je vois difficilement comment intégrer cet objet dans le patrimoine alors même qu’il se trouve dans le jardin des Tuileries, un lieu lui-même classé au patrimoine », souligne Stéphane Bern dans Le Point.
Un autre souvenir des Jeux Olympiques que la maire de Paris envisage de conserver sont les énormes anneaux olympiques de la tour Eiffel. « Il faut regarder techniquement si c’est possible ou non », a-t-elle déclaré. Avec leurs 29 mètres de largeur et 13 mètres de hauteur, « il s’agit de plusieurs tonnes de métal accrochées à la tour », explique-t-elle. Composés d’acier recyclé à 100 %, les cinq anneaux représentant les cinq continents ont déjà beaucoup voyagé en France avant d’arriver à Paris. Fondus à Châteauneuf dans la Loire et au Creusot en Saône-et-Loire, l’acier a ensuite été laminé à Dunkerque et découpé à Denain dans le Nord pour former les anneaux qui ont été accrochés à plus de 80 mètres, entre le premier et le deuxième étage de la tour. La ville pourrait également conserver les anneaux olympiques exposés à l’aéroport de Roissy et à La Défense Arena. Beaucoup moins imposants, ils pourraient être réutilisés plus facilement par la suite.
Anne Hidalgo tient également à un dernier projet. Donner un avenir aux dix statues dorées du tableau « Sororité » de la cérémonie, représentant dix figures féminines majeures de l’histoire de France. Après avoir échangé avec Éric Lejoindre, maire du XVIIIe, elle souhaite que les statues « puissent être placées le long de la rue de La Chapelle ». Le quartier a bénéficié d’un investissement de 500 millions d’euros pour sa rénovation. Citée par Le Parisien en juin 2023, la mairie de Paris avait annoncé son intention de faire de la porte de La Chapelle « la plus belle entrée de la capitale ». L’objectif est surtout de créer de nouvelles statues dans la capitale où seulement une trentaine célèbre des femmes aujourd’hui contre plus de 450 pour les hommes. Cependant, les statues présentées pendant la cérémonie ne sont que des éléments de décor, réalisés en résine polymère, durcie avec de la fibre de verre et de la résine de protection. « Aujourd’hui, elles ne sont pas en bronze », admet la maire de Paris.
Anne Hidalgo a également expliqué qu’elle allait « écrire à Emmanuel Macron pour lui proposer un certain nombre d’objets, d’héritages de ces Jeux, qui concernent notre patrimoine commun, afin que nous puissions collaborer ensemble ».