ANALYSE – Kiev, qui a proclamé sa participation à la cuisante défaite des mercenaires au Mali, a également envoyé une petite unité de forces spéciales au Soudan.
Les répercussions de la lourde défaite subie par l’armée malienne et les mercenaires de Wagner fin juillet se font encore sentir. Si les conséquences militaires dans l’extrême nord du Sahel étaient prévisibles, les tensions diplomatiques qui en ont résulté l’étaient moins. Au cœur de ces frictions, la revendication par l’Ukraine d’un rôle dans cette offensive et, de manière plus générale, le nouvel activisme de Kiev en Afrique pour contrer l’influence russe sur le continent.
Au cours des derniers jours, le Mali puis le Niger ont rompu leurs relations diplomatiques avec l’Ukraine tandis que Moscou a proféré des menaces. « Incapable de vaincre la Russie sur le champ de bataille, le régime criminel de Volodymyr Zelensky a décidé d’ouvrir un deuxième front en Afrique et de soutenir des groupes terroristes dans des États du continent favorables à Moscou », a dénoncé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
Il s’agit donc du revers sanglant encaissé par les hommes de Wagner qui a déclenché cette série d’événements internationaux. Kiev a choisi de s’impliquer activement en Afrique pour contrer l’influence russe et s’est retrouvé au centre d’une crise diplomatique sans précédent.
Cette brève escarmouche au Mali a en réalité ouvert une véritable boîte de Pandore en rappelant les antagonismes géopolitiques entre les grandes puissances. L’Ukraine, traditionnellement alliée à l’Occident, profite de la débâcle de Wagner pour affirmer sa présence sur la scène internationale et s’imposer comme un acteur incontournable en Afrique.
Les conséquences de ces manœuvres sont déjà palpables avec la rupture des relations diplomatiques entre plusieurs pays africains et l’Ukraine, ainsi que les menaces proférées par la Russie. L’Ukraine se retrouve ainsi au cœur d’un jeu d’échecs géopolitique complexe où chaque coup peut avoir des répercussions majeures sur l’équilibre mondial.
L’implication de Kiev en Afrique suscite de nombreuses interrogations quant à ses objectifs réels. S’agit-il d’une réelle volonté de contrer l’influence russe sur le continent ou d’une simple manœuvre politique pour redorer le blason de Zelensky et renforcer sa position sur la scène internationale ?
Quoi qu’il en soit, cette affaire révèle une fois de plus les jeux d’influence et les rivalités entre grandes puissances qui se jouent désormais sur le continent africain. L’Ukraine, en s’impliquant activement dans cette partie d’échecs géopolitique, montre sa détermination à ne pas rester en marge des grandes décisions qui se jouent à l’échelle mondiale.
Il reste à voir quel sera le prochain coup dans cette partie qui oppose l’Ukraine à la Russie en Afrique, mais une chose est certaine : les enjeux sont colossaux et les conséquences pourraient être désastreuses si la situation venait à dégénérer davantage.