A la recherche de sensations fortes en vacances, certains touristes prennent des risques inconsidérés, mettant en péril le succès de leur séjour. Aujourd’hui, focus sur ceux qui décident sur un coup de tête de gravir des volcans, sans se soucier des dangers que cela représente.
En voyage à l’étranger, il arrive parfois que l’on perde tout sens commun. Enivré par l’air exotique, certains voyageurs se lancent dans l’ascension de volcans, même s’ils ont du mal à monter un escalator sans suffoquer. Margot, des mois après son aventure épique sur les pentes du Tajumulco, au Guatemala, peine encore à comprendre ce qui l’a poussée à relever ce défi. « Je me suis dit ‘Si tu n’as pas gravi un volcan à 50 ans, tu as raté ta vie !’. C’était le sommet le plus élevé d’Amérique centrale, la vue allait être incroyable, comment aurais-je pu passer à côté ? Quand j’ai réalisé le danger, c’était trop tard… »
Pour cette ascension culminant à 4220 mètres, la Française et son compagnon ont choisi de réserver un trek de deux jours avec des guides. « Au point de rendez-vous, nous avons découvert un hippie américain de 20 ans en tongs… C’était notre guide ! », raconte Margot. Malgré ses explications rassurantes, l’incertitude règne parmi les touristes. Harnachés de sacs à dos remplis d’eau et de matériel de camping, le groupe s’élance péniblement.
« Au bout d’une heure, nous étions tous à bout de souffle. Une femme, aguerrie aux sommets, s’est mise à pleurer et a voulu faire demi-tour, suivie par une autre, mais les guides ont ignoré leurs demandes car il fallait arriver avant la nuit », relate Margot. Finalement, le groupe parvient difficilement au camp de base en poussant et aidant les plus faibles. Après un bref repos, la troupe se prépare pour les 400 derniers mètres d’ascension, afin d’atteindre le sommet au lever du soleil.
Dans une des tentes, un Australien souffrant de mal aigu des montagnes semblait sur le point de rendre l’âme. Peu avant l’aube, encordés et munis de frontales, les voyageurs entament leur ascension. « Par chance, l’Australien était toujours en vie », sourit Margot. « Mais moi, je commençais à me sentir mal. J’ai réalisé que mon système digestif me lâchait. Sur une pente verglacée, je me suis accrochée à une racine, incapable d’avancer. Le guide a finalement décidé de me ramener au camp… mais s’est perdu en cours de route, sans téléphone satellite. Après deux heures de marche inutile, nous avons enfin retrouvé les tentes à seulement 300 mètres de nous. Une anecdote drôle aujourd’hui, mais terrifiante sur le moment. Un sentiment partagé par Louis lors d’une excursion au Rwanda.
« Au départ, nous voulions observer les gorilles, mais le prix était exorbitant, alors nous avons opté pour l’ascension du volcan Bisoke », raconte le quadragénaire. Après avoir suivi les voies officielles, Louis se retrouve avec un groupe encadré par des guides et des militaires – nécessaires dans cette région frontalière avec la République démocratique du Congo. « Plus nous gravissions, plus l’air se raréfiait, j’avais des vertiges. Nous montions droit dans la forêt, parmi les racines et les lianes, et le sol trempé faisait que les chaussures de ma compagne se sont littéralement désintégrées. Elle marchait dans la boue à chaque pas. »
A mi-chemin, plusieurs individus paniquent et rebroussent chemin, accompagnés d’une partie de l’escorte rwandaise. Les autres tentent désespérément de se hisser au sommet. « Et là, déception, nous n’y voyions rien ! L’épais brouillard masquait toute vue », se souvient Louis. La descente s’est révélée être un véritable calvaire. « Vous êtes épuisé, vous avez enduré la chaleur puis le froid, vos forces sont à bout… bref, vous n’êtes plus maître de votre corps ». Certains ont opté pour une méthode radicale en se laissant glisser sur les torrents de boue. « A posteriori, c’est amusant, mais sur le moment, j’avais vraiment peur que cela finisse mal », avoue Louis.
Malgré les péripéties et les épreuves, ni Margot ni Louis ne regrettent leur aventure. « C’était un risque qui en valait la peine, même si je ne remettrai plus jamais les pieds sur un volcan de ma vie », affirme Margot. « Ce fut une expérience exceptionnelle, même si nous avons été très imprudents dans notre préparation. J’ai eu beaucoup de chance que tout se termine bien ». Preuve que le sens commun peut parfois être éclipsé par l’appel de l’aventure.